Hélène et Jean-Pierre, à la tête du Gaec Rapenne à Ecot (25), non loin de Montbéliard, développent leur activité agricole en parfait accord avec leurs convictions.
En arrivant au lieu-dit La Charme, le bien nommé, on apprécie d’entrée le comité d’accueil parfaitement en place. Nelson, le border collie qui veille sur le troupeau et ramène tout le monde à bon port au retour du pâturage, s’agite légèrement, tandis que Thymian et Ladina, 6 et 4 ans, vous saluent poliment tout en continuant de casser la glace recouvrant les flaques d’eau, éternel jeu d’enfants. Il faut préciser que la température frisquette incite à se réfugier dans l’étable.
« Notre cheptel comprend 25 bêtes seulement, dont une dizaine de veaux et boeufs, précise Hélène Sahy, tandis que son mari Jean-Pierre s’affaire dans la fromagerie aménagée en 2018. Nous voulons privilégier la qualité à la quantité et éviter que les veaux ne partent à l’engraissement. Bien sûr que nous avons un objectif de production, bien sûr que c’est dur, mais en restant petits, nous maîtrisons mieux le bien-être, l’alimentation et la santé des vaches. Nous avons toujours un œil sur le troupeau et pouvons rapidement identifier une bête en mauvaise forme. »
« On ne pousse pas les vaches »
Hélène et Jean-Pierre ont repris la ferme en 2017. Avec l’ambition de mener leur barque conformément à leurs penchants écologiques. Lui était ingénieur électrotechnique après avoir effectué ses études en Suisse. Elle exerçait la profession de sociologue-anthropologue. « A partir de 2012, on a travaillé dans différentes fermes, dont certaines en Italie, en pratiquant le woofing*. Cela nous a permis d’apprendre et d’affiner notre projet, de constater par exemple que l’agro-tourisme ne nous correspond pas. J’ai également repris des études à l’École Nationale d’Industries Laitères (ENIL) de Poligny (39) ».
Leur prédécesseur ne faisait que de la viande. Eux ont choisi la diversification, en ajoutant le lait, mais pas les céréales. Sans chercher à « pousser les vaches », à faire toujours plus, en ne produisant que ce qu’ils parviennent à vendre. « Le veau reste trois mois sous la mère, c’est énorme ! » Ils ont agrandi l’étable et aménagé une salle de traite, mais restent peu mécanisés. Labellisés AB**, ils veillent au bien-être animal et n’utilisent aucun engrais chimique. Seul le fumier accumulé et épandu durant l’automne permet de faire pousser l’herbe des pâtures, lesquelles s’étendent sur 35 hectares, auxquelles s’ajoutent cinq hectares de forêt.
Aujourd’hui, les trentenaires ne comptent pas leurs heures mais sont en accord avec leurs convictions. Ils se répartissent les tâches extrêmement nombreuses. « L’idée est d’être interchangeable. Si l’un de nous tombe malade, l’autre doit pouvoir prendre le relais. Nous n’avons pas de service de remplacement. En revanche, nous embauchons une apprentie qui est ici une semaine sur deux » détaille Hélène, passionnée, tandis que Jean-Pierre, qui l’est tout autant mais en moins loquace, a regagné le « labo » pour terminer la confection des tommes à raclette, des crèmes dessert et des yaourts (dans des pots en verre consignés) prévus pour la vente directe du lendemain. Quant à la viande produite, elle sera écoulée en caissettes de cinq kilos, sous vide.
* Pratique consistant à s’initier aux savoir-faire et modes de vie biologiques et prêter main-forte à des agriculteurs qui offrent le gîte et le couvert.
** Agriculture biologique
GAEC Rapenne
1, hameau de La Charme 25150 Écot
Tél. 07 81 69 71 67
Mail : fermedelacharme25@gmail.com
Vente à la ferme le vendredi de 16h30 à 18h30
Trois jours après, une assemblée dédiée à Nathalie Leblanc
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