L’astronome bisontine Céline Reylé fait partie des 18 femmes d’exception que la Région a choisi d’honorer pour illustrer les murs de son nouveau bâtiment administratif de Besançon-Viotte. Elle a découvert son portrait, jeudi 30 janvier 2025, à l’occasion de l’inauguration du site.
En France, seules 6 % des rues portent le nom d’une femme. Une anomalie que la Région a souhaité corriger lors de la construction de son nouveau bâtiment administratif de Besançon-Viotte. Elle a ainsi décidé de baptiser ses 18 salles de réunion du nom de 18 femmes célèbres de Bourgogne-Franche-Comté. Jeanne Baret côtoie ainsi Lucie Aubrac, Florence Baverel, Edwige Feuillère, Colette ou encore Paulette Guinchard. L’une d’elle était présente pour le jour de l’inauguration du bâtiment, jeudi 30 janvier 2025 : l’astronome de l’institut UTINAM Céline Reylé, spécialiste de la voie lactée, a découvert son portrait sur le mur de la salle qui porte désormais son nom.
Céline Reylé, qu’est-ce que cela vous fait de voir votre nom et votre portrait sur le mur d’une salle de la Région ?
C’est assez émouvant ! Le fait de rentrer dans la salle, je ne m’étais pas préparée à ça, même si j’avais déjà vu des photos. Je trouve par ailleurs assez sympa d’avoir attribué mon nom à une salle de créativité : si ça peut inspirer et donner des idées d’avoir un petit portrait d’une astronome sur le mur, c’est plutôt sympathique !
Vous faites aujourd’hui partie des 18 femmes le plus importantes, les plus influentes de la région, de tous les temps …
Il y en a certainement d’autres, mais il n’y avait pas assez de salles pour toutes les mettre ! Mon parcours est peut-être particulier : il n’y a pas beaucoup de femmes scientifiques. En astronomie, on n'est pas très nombreuses non plus.
Que pensez-vous de cette initiative de la Région de mettre à l’honneur ses femmes d’exception ?
C’est une très bonne démarche. Parce que même si on a l’impression que depuis 10/15 ans, on se préoccupe beaucoup plus de la parité dans les instances, en fait, les choses évoluent très lentement. Les idées préconçues existent chez les hommes autant que chez les femmes. C’est vraiment bien de mettre ces femmes en lumière. Il faut d’ailleurs noter que dans le milieu scientifique, on est en train de faire ce travail de réhabilitation. Il y a de nombreuses femmes qui ont été complètement oubliées ou dont on a volé le travail pour l’attribuer à un homme.
La phrase que vous avez souhaité inscrire au mur, c’est : « Je souhaite montrer aux adolescentes qu’être une scientifique et avoir des enfants, ainsi qu’une vie de famille, ne sont pas incompatibles »
Oui car je pense qu’il y a beaucoup de jeunes filles qui probablement s’auto-censurent sur ces métiers que l’on voit un peu plus masculins. Moi, je ne me suis pas posé la question de savoir si je devais choisir entre avoir une famille ou avoir ma carrière. J’ai eu ma première fille pendant ma thèse, la deuxième je n’avais pas encore de poste. La troisième, j’étais enfin dans la vie active ! Ce n’est pas facile, on a toujours le sentiment de ne pas bien faire son travail de mère, et de ne pas être aussi disponible que les hommes pour faire son travail scientifique. C’est un jeu de balance qui n’est pas évident, mais c’est possible, on y arrive ; et c’est une certaine fierté de voir sa famille qui vous voit évoluer, des enfants qui se disent fiers de leur maman, d’être un exemple pour eux.
Céline Reylé : la tête dans les étoiles, les pieds sur terre
Céline Reylé, 51 ans, est astronome à l’Observatoire des sciences de l’univers de l’Université de Franche-Comté. Titulaire d’une une thèse de l'Université Paris 6 sur les comètes, elle est une spécialiste de la voie lactée. Elle a notamment travaillé durant de nombreuses années sur le télescope de l’Agence spatiale européenne Gaia : « Il vient de prendre sa retraite, le 15 janvier dernier » témoigne Céline Reylé, fière d’avoir contribué à la constitution de la carte tridimensionnelle de la galaxie la plus précise au monde. Le satellite a notamment permis de constituer une image de la Voie lactée représentant 1,3 milliard d’étoiles.
Depuis l’été dernier, la scientifique travaille sur Euclid, un autre satellite spatial : « il va nous permettre d’observer des astres plus petits et plus froids que les étoiles, que l’on appelle les naines brunes. Elles font le lien entre les petites étoiles et les planètes géantes, de type Jupiter. » Ses observations ont pour objectif de contribuer à déterminer l'origine de l'accélération de l'expansion de l'Univers.
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