Wine Paris : c’est l’un des plus grands rendez-vous de la filière mondiale du vin. Le salon se tient en ce moment (13-15 février 2023) à Paris et devrait attirer près de 30 000 visiteurs. La Bourgogne-Franche-Comté se distingue avec son pavillon régional dédié et ses 147 vignerons présents, créé en collaboration avec la CCI de Bourgogne-Franche-Comté. Objectif : séduire le monde…
Les vignerons de Bourgogne ont retrouvé le sourire. Après une année 2021 catastrophique au niveau des volumes (moins de 100 millions de bouteilles produites), le millésime 2022 devrait se montrer à la fois qualitatif et généreux : « on devrait atteindre les 230 millions de bouteilles », confirme François Labet, président du Bureau Interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). Le vigneron de Vougeot est présent cette semaine sur le salon Wine Paris, considéré comme l’épicentre de la communauté mondiale des vins et spiritueux : 30 000 visiteurs professionnels (importateurs, cavistes, restaurateurs et hôteliers, sommeliers, distributeurs …), s’y rendent chaque année pour négocier des contrats pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Comme chaque année, la Région Bourgogne-Franche-Comté finance le pavillon permettant aux 147 vignerons de Bourgogne et du Jura de se réunir sous la même bannière :
Nicolas Soret, vice-président chargé des finances et de l’économieLe vin, c’est le produit le plus connu de nos terroirs de Bourgogne-Franche-Comté. C’est ce qui tire notre balance commerciale vers le haut et qui la rend excédentaire. C’est la raison pour laquelle la Région s’engage, aux côtés de la CCI de Bourgogne-Franche-Comté, pour financer la présence de ses vignerons sur le salon et conserver cette grosse locomotive qu’ils représentent pour notre région.
Le vice-président de la Région a lui aussi fait le déplacement à Paris pour constater la bonne santé de la filière. Après avoir râclé les fonds de terroirs en 2021, les vignerons retrouvent le moral grâce à cette récolte 2022 exceptionnelle. Ils n’espèrent désormais qu’une seule chose : une année 2023 aussi abondante, permettant de rééquilibrer les marchés, chamboulés depuis l’été dernier : « les petits rendements de 2021 ont fait flamber les prix : + 60 % », nous confirme-t-on du côté de Louis Latour. Le négociant bourguignon assure l’essentiel de son chiffre d’affaires à l’étranger (85 %). Pour lui, la hausse vertigineuse des prix ne pourra pas durer : « Nous produisons essentiellement des 1ers crus et des grands crus à plus de 100 €, voir 200 € la bouteille. Nos clients sont en capacité de suivre la montée des prix. Mais ce n’est pas le cas pour nos bouteilles à 9 € et nos confrères qui produisent de plus petites appellations. Il faudra revenir à une certaine normalité. »
Il faudra pour cela que nos vignerons adaptent leurs pratiques au changement climatique, devenu le principal enjeu de la filière aujourd’hui. Les épisodes de gel tardif et les périodes caniculaires qui se multiplient sont devenus les régulateurs du marché : « Les vignerons en sont conscients. Presque tous m’ont interpellé sur ce sujet » confirme Nicolas Soret, après avoir fait le tour des stands bourguignons et jurassiens ; « C’est le dossier prioritaire sur lequel nous travaillons avec l’ensemble des professionnels de la filière. »
En 2022, la Région a consacré 216 000 € à l’accompagnement des viticulteurs régionaux dans leurs stratégies collectives et individuelles d’adaptation au changement climatique. La Région a également mobilisé plus de 450 000 € de son Plan d’accélération de l’investissement régional pour aider les vignerons à protéger leurs vignes contre le gel.
Le Jura, porté par ses crémants
Ils ne sont qu’une poignée présents à Wine Paris. 8 très exactement. Mais les vignerons jurassiens jouent eux aussi leur carte sur le salon parisien. Ils sont même particulièrement prisés : « En une matinée, on a reçu la visite de lituaniens, de japonais, de canadiens … » énumère Philippe Tissot, propriétaire du domaine Jacques Tissot à Arbois. Présent pour la deuxième année consécutive, le domaine Jérôme Arnoux multiplie lui aussi les contacts : « En 3 ans, on est passé de 18 % à 40 % de vins qui partent à l’export » avance Eloïse Arnoux, propriétaire de 21 hectares de vignes sur Arbois. Ses vins prennent la direction des Etats-Unis, du Canada, du Royaume-Unis et, plus récemment, de la Scandinavie : « Il y a un vrai attrait des pays scandinaves pour les vins du Jura, confirme Olivier Badoureaux, directeur du Comité Interprofessionnel des Vins du Jura. « Ils sont notamment très friands de nos crémants, qu’ils associent au saumon, au hareng. » Résultat : les chiffres à l’export sont en d’exploser : alors qu’ils ne représentent que 25 % de la production des vins jurassiens, les crémants concentrent près de 45 % des volumes exportés. La rançon du succès.
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