Transition vers le véhicule électrique, digitalisation, changement des habitudes de consommation... La filière automobile est en pleine mutation. Pour aider les entreprises du territoire à réussir leur transition, l’Etat et la Région Bourgogne-Franche-Comté se dotent d’un plan automobile.
Ancrée historiquement dans la région, la filière automobile emploie près de 45 000 salariés dans plus de 350 entreprises en Bourgogne-Franche-Comté. C’est 5,1 % de l’emploi salarié régional, et près du tiers de l’emploi industriel. Le secteur fait face depuis plusieurs années à un double enjeu de compétitivité et de mutations. Les volumes de production et d’achat de véhicules ont fortement chuté et l’Europe a décidé une transition rapide vers la propulsion électrique qui bouleverse encore un peu plus la filière : les entreprises doivent changer de technologie, augmenter leurs gains de productivité et transformer leur outil industriel, notamment en accentuant la digitalisation des véhicules et des processus de production.
La création d’une Force d’intervention mutations automobile (FIMA)
« On peut parler de révolution » résume Fabien Sudry. Le préfet de Région et la Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté travaillent depuis plus de six mois à la mise en place d’un plan automobile Etat-Région visant à anticiper ces mutations. « Les impacts sont phénoménaux » s’inquiète Marie-Guite Dufay : « en tant que Présidente de Région, c’est ma préoccupation première. Je ne vais pas dire que je n’ai pas d’autre soucis, mais là, on parle de l’avenir de 45 000 salariés. »
Présenté mardi 9 mars 2022 à Sirod (39), le plan auto Etat-Région est organisé autour de plusieurs dispositifs. Une Force d’intervention mutations automobile (FIMA) a notamment été créée associant les services de l’Etat et de la Région « Ce sont une vingtaine d’agents spécialisés qui ont d’ores et déjà intégré cette FIMA, précise Fabien Sudry. Dans un délai de 18 mois maximum, ils sont chargés de rencontrer l’ensemble des acteurs de la filière. L’objectif est de s’assurer que chaque sous-traitant dispose d’un plan stratégique et de l’accompagner en lui proposant les outils adaptés à sa situation. »
La FIMA a déjà rencontré 9 sous-traitants, pour lesquels des plans d’actions sont déjà engagés. « C’est un travail de dentelle » précise Marie-Guite Dufay :
Baud Dimep, l’exemple à suivre
Pour présenter leur plan auto, l’Etat et la Région ont choisi le Jura et la société Baud Dimep, implantée à Sirod depuis 1990. L’entreprise est une référence mondiale dans le domaine du décolletage et de l’usinage de précision. L’automobile est son premier marché (76 % du chiffre d’affaires). Baud Dimep fournit notamment les composants pour boîtes de vitesse, injection diesel et essence. Il y a quatre ans, la société a entrepris un virage à 180 degrés pour anticiper la mutation vers le véhicule électrique : « Il y a plus de 2 000 pièces qui composent un véhicule thermique, il n’y en a que 200 sur un véhicule électrique » rappelle Lionel Baud, PDG du groupe Baud Industrie. L’entreprise investit dans de nouvelles machines, et se lance dans la création de pièces pour prises électriques : « Je suis aujourd’hui très fier de pouvoir dire que la Dimep est la première entreprise de décolletage dans le véhicule électrique en France, et une des toutes premières en Europe » précise Lionel Baud. L’entreprise est d’ailleurs en plein développement. Un agrandissement de l’usine est en cours. En 2023, Baud-Dimep espère produire l’équivalent de 30 millions de prises pour véhicules électriques.
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