Le Pacte régional d’investissement dans les compétences (PRIC) engage des moyens inédits pour transformer en profondeur la formation professionnelle. Après huit mois de programme, le nombre de stagiaires a déjà nettement augmenté.
En décembre 2018, c’est un véritable plan Marshall de la formation professionnelle qu’ont lancé l’État, la Région Bourgogne-Franche-Comté et les partenaires sociaux en signant le Pacte régional d’investissement dans les compétences (PRIC). Ce programme sur quatre ans (2019-2022) est doté de moyens inédits (voir ci-dessous). Son ambition : mieux former les demandeurs d’emploi.
Huit mois après, un premier bilan de la mise en œuvre du PRIC a été présenté mardi 3 septembre à Besançon par Bernard Schmeltz, préfet de Région, et Marie-Guite Dufay. « Le PRIC, ça marche ! s’est réjouie la présidente de Région. Une hausse de 28 % des entrées en formation a déjà été enregistrée. C’est d’autant plus positif que les deux-tiers de ces nouveaux stagiaires sont sans qualification. » Le PRIC cible en effet en priorité les personnes les plus fragiles, celles qui sont les plus éloignées de l’emploi : les chômeurs non qualifiés, les bénéficiaires du RSA, les travailleurs handicapés, les jeunes « invisibles ».
Une offre de formation renouvelée et plus lisible
« En Bourgogne-Franche-Comté, la moitié des demandeurs d’emploi ont plus de 12 mois de chômage ; le quart, plus de 24 mois, a rappelé Océane Charret-Godard, vice-présidente en charge de la formation continue. On ne peut pas se satisfaire de cela. L’accompagnement vers la qualification ne résulte pas uniquement d’une politique sociale. » C’est pourquoi un vaste travail partenarial a été engagé pour transformer en profondeur la formation professionnelle.
Pouvoirs publics, organismes de formation, branches professionnelles, partenaires sociaux : chacun a été invité à revoir ses pratiques et ses dispositifs. L’objectif est de développer une offre de formation renouvelée, plus lisible et accessible, qui permette d’anticiper les mutations écologiques et numériques du marché du travail « Le PRIC constitue une rupture dans les politiques de l’emploi qui ont jusqu’à présent échoué face au chômage de masse » résume Bernard Schmeltz.
Des aides directes pour assurer l’égalité d’accès à la formation
Collectivité en charge du financement de la formation des demandeurs d’emploi, la Région a, de longue date, fait de cette compétence une de ses priorités. En mars 2019, elle a même adopté de nouvelles mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des bénéficiaires : nette revalorisation de la rémunération des stagiaires, triplement de l’indemnité transport et instauration d’une nouvelle aide forfaitaire de 200 € versée dès l’entrée en formation. Un effort de 15 millions d’euros par an nécessaire pour assurer l’égalité d’accès à la formation.
Après avoir été la première Région de France à signer un PRIC, la Bourgogne-Franche-Comté est la première à mettre en œuvre ces dispositifs d’aide directe. Le signe d’un engagement durable et déterminé en faveur de l’emploi.
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Océane Charret-Godard, vice-présidente de la Région en charge de la formation continue« En Bourgogne-Franche-Comté, on assume la responsabilité d’accompagner vers la qualification les femmes et les hommes éloignés de l’emploi en sécurisant financièrement les parcours de formation mais aussi en assouplissant les prescriptions afin d’accélérer les circuits administratifs préalables à l’entrée en formation. L’objectif est de former autrement, en aidant les organismes de formation à innover dans leurs outils pédagogiques. »
Chiffres clés
- 117 000 personnes sont potentiellement concernées par le PRIC en Bourgogne-Franche-Comté.
- Les 251,530 millions d’euros mobilisés par l’État dans le cadre du PRIC 2019-2022 s’ajoutent aux 333,468 millions d’euros consacrés par la Région à la formation professionnelle, sur la même période.
- 1 160 places de formation supplémentaires ont été financées en 2019, notamment dans les métiers du BTP et de la maroquinerie.
- 13 288 entrées en formation étaient comptabilisées au 6 juin 2019, soit une augmentation de 28 % par rapport à 2018 sur la même période.
- 67 % des stagiaires de la formation professionnelle sont sans qualification.
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