Energies renouvelables : "vous avez raison !"

La Région Bourgogne-Franche-Comté conduit une politique volontariste de transition énergétique et notamment de développement des énergies renouvelables, avec l’objectif ambitieux de devenir Région à énergie Positive (REPOS). Elle contribue ainsi à développer un bouquet énergétique varié et une économie locale de la ressource.

Les enjeux de la transition énergétique

La transition énergétique vise à instaurer un modèle énergétique robuste et durable face aux impératifs de réduction des émissions de GES, aux enjeux d’approvisionnement en énergie et d’évolution des marchés. En effet, la production et la consommation d’énergie fossile sont en grande partie responsables des émissions de gaz à effet de serre qui provoquent un changement climatique et ses conséquences sur les écosystèmes.
Aujourd’hui encore, 85 % de l’énergie utilisée en Bourgogne-Franche-Comté provient des énergies non renouvelables (combustibles fossiles et uranium).
L’un des principaux enjeux énergétiques est celui de la maîtrise de la consommation d’énergie via la sobriété et l’efficacité énergétique. La sobriété énergétique vise la diminution des consommations par des changements de modes de vie et des transformations sociétales. L’efficacité énergétique désigne l'état de fonctionnement d'un système pour lequel la consommation est minimisée pour un service rendu identique. La réduction de la consommation d’énergie impacte l’ensemble des secteurs d’activité économique (transport, habitat, industrie, agriculture et tertiaire).
L’autre enjeu de la transition énergétique est celui de la production d’énergie issue de sources renouvelables pour remplacer progressivement les énergies fossiles et nucléaire. Les énergies renouvelables (EnR) sont des sources d'énergie dont le renouvellement naturel est assez rapide pour qu'elles puissent être considérées comme inépuisables à l'échelle du temps humain. La production d’énergie renouvelable locale permet également de répondre à la problématique de la dépendance énergétique et d’éviter les déperditions d’énergie dans les réseaux de transport (par une production d’énergie décentralisée et plus proche des besoins) tout en garantissant le maintien d’emplois locaux non délocalisables.

Les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables (EnR) sont alimentées par le soleil, le vent, la chaleur de la terre, les chutes d’eau, … Elles permettent de produire de l’électricité, de la chaleur, du froid, du gaz, du carburant, du combustible. Ces sources d’énergie, considérées comme inépuisables à l’échelle du temps humain, n’engendrent pas ou peu de déchets ou d’émissions polluantes. Elles se distinguent des énergies fossiles dont les stocks diminuent. Enfin, les EnR sont plus résilientes, notamment en cas de crise, car maitrisées localement.
Le terme « énergies renouvelables » s’entend au sens large, en incluant les énergies dites de récupération, comme la chaleur fatale, issue par exemple de la valorisation énergétique des déchets.
Quand on parle d’énergie en France, on a tendance à penser à l’électricité, alors que l'électricité ne représente que 24 % des besoins énergétiques en France contre 46 % pour la chaleur et 30 % pour les transports.

Chiffres

  • 15 % : les EnR produites en Bourgogne-Franche-Comté couvrent 15 % des besoins régionaux en Bourgogne-Franche-Comté en 2020 (source ORECA).

Plus de chiffres

L’énergie citoyenne
On appelle « citoyen » un projet de production d’énergie renouvelable (EnR) qui ouvre majoritairement son capital aux citoyens et/ou au collectivités, au financement collectif et sa gouvernance aux acteurs locaux, dans l’intérêt du territoire et de ses habitants.

Plus d'infos

Le bois énergie est la principale filière renouvelable en Bourgogne-Franche-Comté. Elle représentait, en 2021, 63 % de la production d’EnR. Les deux tiers du bois énergie consommé sont utilisés pour le chauffage individuel au bois.

Le bois énergie s’inscrit dans une gestion durable des forêts
En France, le gisement forestier augmente régulièrement car les prélèvements de bois sont inférieurs à l’accroissement naturel de la forêt. Le bois-énergie est un sous-produit de l’exploitation forestière (qui vise à produire des bois de qualité utilisables en ameublement, construction…) et il est majoritairement produit et consommé localement. La gestion durable des forêts permet de rendre cette ressource inépuisable par le renouvellement permanent du stock de bois, à condition de conserver un taux de prélèvement raisonnable, déterminé par le schéma régional biomasse.

Une bonne pratique permet d’éviter l’émission de polluants
La combustion du bois, comme toute combustion, génère des polluants atmosphériques. Toutefois, le niveau de ces émissions est très variable et dépend de la qualité du bois (humidité...), du type et de l’âge de l’installation, ainsi que des pratiques d’utilisation du bois. Il ne faut pas confondre gaz à effet de serre et polluants atmosphériques. Ces derniers n’agissent pas directement sur le climat mais sur la qualité de l’air et donc sur la santé. 82 % des émissions de particules dues au chauffage au bois sont issues des cheminées à foyer ouvert et d’anciens appareils de chauffage au bois (inserts, poêles, chaudières), majoritairement chez les particuliers, dans lesquels la combustion du bois est incomplète. En revanche, l’utilisation d’appareils modernes et performants, tels que ceux labélisés "Flamme Verte", permet de réduire considérablement les rejets atmosphériques, à condition qu’ils soient bien installés, régulièrement entretenus et alimentés avec un combustible de qualité.
Les appareils à alimentation automatique et les chaufferies collectives présentent de faibles émissions.

La filière foret-bois en Bourgogne-Franche-Comté représente plus de 19 000 emplois
La Bourgogne-Franche-Comté est une des régions françaises où la filière forêt-bois pèse le plus dans l’économie régionale. Avec 19 200 emplois salariés (ETP) dans 4 600 entreprises, cette filière représente 2,2 % de l’emploi salarié régional. Le bois énergie est un secteur transversal qui s’inscrit totalement au cœur de la filière forêt-bois avec 1 220 Equivalent Temps Plein (source FIBOIS).

Les panneaux solaires photovoltaïques sont recyclables à 95 %. Ils sont essentiellement composés de silicium et de verre, deux matériaux auxquels il est facile de donner une seconde vie. Les autres matériaux (aluminium, cuivre, argent) sont également recyclables et réutilisés. Par ailleurs la durée de vie d’un panneau s’est beaucoup allongée. La plupart des constructeurs garantissent dorénavant une production optimale de 25 ans sans baisse de rendement. Certains proposent même une garantie de 40 ans.

On peut produire de l’électricité ou de l’eau chaude avec un panneau solaire.

Il existe deux types de panneaux solaires :

  • les panneaux solaires thermiques transforment le rayonnement solaire en chaleur pour fournir de l'eau chaude,
  • les panneaux photovoltaïques utilisent la lumière solaire pour produire de l'électricité.

Un panneau photovoltaïque produit en un an la quantité d’énergie qui a été nécessaire à sa fabrication. Le temps de retour énergétique correspond à la durée nécessaire pour que l’installation photovoltaïque ait produit plus d’énergie qu’il n’en a fallu pour sa fabrication. Dans la fabrication des panneaux photovoltaïques, la phase la plus consommatrice d’énergie est celle liée à la fonte du silicium qui nécessite des températures très élevées. Le temps de retour énergétique des systèmes photovoltaïques est en moyenne de un an en France.

À l’échelle nationale, la demande en électricité est la plus forte en journée, aux heures solaires. À ce jour, les heures creuses incitent les particuliers à consommer la nuit (ballon d’eau chaude électrique, machine à laver, lave-vaisselle ...) afin d’écouler la surproduction nocturne du nucléaire. Ces consommations peuvent être déplacées en journée au moment favorable de la production photovoltaïque. Cela ne signifie pas pour autant que le solaire est suffisant pour couvrir tous nos besoins : il ne produit pas la nuit mais l’éolien en général, oui ! C’est tout l’intérêt du bouquet énergétique qui repose sur plusieurs modes de production (source Hespul).

La méthanisation contribue doublement à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle utilise un processus naturel biologique de fermentation de la matière organique (animale ou végétale) produisant du biogaz (composé essentiellement de méthane CH4, mais aussi de CO2 et d’autres gaz). Ce gaz renouvelable peut être injecté dans le réseau ou utilisé pour produire de la chaleur et de l’électricité. Il peut ainsi se substituer au gaz naturel d'origine fossile.
La méthanisation permet par ailleurs de capter et valoriser le méthane produit lors de la décomposition de la matière organique et de produire un engrais (le digestat) en remplacement d’engrais de synthèse.

La méthanisation peut satisfaire tous les besoins énergétiques
 : chaleur, électricité, gaz et carburant.

Le biogaz peut être utilisé en chaudière pour produire de la chaleur, en cogénération pour produire chaleur et électricité, il peut être purifié en biométhane pour être injecté dans le réseau de distribution de gaz et il peut être utilisé en carburant pour les véhicules (bioGNV). Par ailleurs la méthanisation permet de produire du biogaz toute l’année, et de le stocker dans les réseaux de gaz existants.

La méthanisation permet une gestion de proximité des déchets organiques. Elle permet de traiter et valoriser une grande diversité de déchets organiques (effluents d’élevage, résidus de culture, biodéchets des ménages ou de restauration collective, déchets de l’industrie agro alimentaire…) tout en produisant de l’énergie et un engrais organique riche en azote (le digestat).

La méthanisation réduit les odeurs en remplaçant des matières odorantes (fumiers, lisiers,…) par un digestat beaucoup moins odorant et il se déroule en milieu complètement hermétique. Le risque d’explosion est presque nul sur les sites de méthanisation, car la « digestion » se déroule sans oxygène et sans flamme et à pression atmosphérique. Ces sites ne sont pas classés comme des installations dangereuses.

En 2020, l’éolien représente 7,9 % de l’électricité produite en 2020, 1 000 entreprises et 22 000 emplois en France (source ADEME).                                                                                                

Selon un sondage Harris Interactive de novembre 2020, 76 % des Français ont une perception positive des parcs éoliens, et ce chiffre est identique (76 %) chez les habitants riverains d’un parc éolien (<5km). Les Français ont donc plutôt une opinion positive de l’éolien, et l’image de cette énergie est stable, dans un contexte de large déploiement des parcs sur les territoires.

D’après un autre sondage (Opinion Way pour l’ADEME Bourgogne-Franche-Comté réalisé en mars 2022, sur la perception des éoliennes dans la région Bourgogne-Franche-Comté), les personnes voyant au moins une éolienne de leur fenêtre répondent à 40% que c’est une bonne chose, (à 33 % ni une bonne ni une mauvaise chose et seulement 26 % une mauvaise chose.)

La majorité des matériaux d’une éolienne est recyclable

Matériaux contenus dans une éolienne :

  • 90 % d’acier et de béton
  • 6 % de résine et fibres de verre ou de carbone (contenues dans les pales)
  • 3 % de cuivre et aluminium

L’acier et le béton, le cuivre et l’aluminium sont recyclables à 100 %.

L’impact de l’éolien sur la vie animale (oiseaux, chauves-souris…) est marginal comparé à des périls moins reconnus (chats, façades vitrées, véhicules, lignes électriques…)

Ex du site de Chamole (39)
Le suivi ornithologique est une prescription forte dans tout arrêté préfectoral d’autorisation d’un parc éolien. Il s’agit en effet de mesurer et de contrôler l’impact du fonctionnement sur l’avifaune et l’efficacité des dispositifs qui ont été mis en œuvre.
Sur le site éolien de Chamole, un dispositif d’effarouchement des oiseaux envoie des sons dès qu’un oiseau est à l’approche. Si l’oiseau ne modifie pas sa trajectoire, l’éolienne s’arrête très rapidement en faisant pivoter ses pales pour échapper à la prise au vent.

L’hydroélectricité est incontournable dans le bouquet énergétique.
Une petite centrale hydraulique de 500 kW, produit annuellement 2 millions de kWh d'électricité, soit la consommation de 740 foyers (hors chauffage et eau chaude, source CEREN et REMODECE, base : 2 700 kWh/an/foyer)

L'utilisation de turbines « ichtyocompatibles » ou la mise en place de grilles fines et d’exutoires permettent aux poissons de vivre à côté de turbines produisant une électricité renouvelable et décarbonée.

Source ADERA

Les citoyens peuvent être acteurs de la production locale d’énergies renouvelables. Chacun a un rôle déterminant à jouer dans la transition énergétique. En fonction de ses capacités et disponibilité, chacun peut choisir l’engagement qui lui correspond le mieux. Les projets d’énergies renouvelables (EnR) à gouvernance locale permettent aux collectivités et aux citoyens d’être moteurs de la transition énergétique sur leur territoire, en impulsant, finançant et en prenant part à la gouvernance de projets :

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