Marie-Guite Dufay l’avait annoncé lors de ses vœux début janvier : la création d’un ticket mobilité -une aide au carburant pour les salariés les plus modestes- a pris de l’épaisseur vendredi 24 janvier. Il a été présenté à la ministre des transports, Elisabeth Borne.
Oui, il faut développer des solutions de mobilité alternatives à la voiture. La Région s’y emploie. Mais il faut aussi savoir reconnaître que ces solutions ne sont pas applicables partout. La voiture reste le moyen de transport privilégié de 91% des habitants en zone rurale : « pas par choix, mais par nécessité, car il n’existe pas d’offre de transport collectif » avance Marie-Guite Dufay. La Présidente de la Région rencontrait vendredi 24 janvier madame Elisabeth Borne, ministre des Transports, en visite dans le Montbardois. L’occasion de lui présenter le futur ticket mobilité : « Un Français sur quatre refuse un emploi pour une question liée à la mobilité. Ce n’est pas normal. Nous proposons la mise en place d’un ticket mobilité, sur le modèle du ticket restaurant. Une partie serait prise en charge par la Région, l’autre par l’employeur. Il pourrait bénéficier aux salariés qui touchent jusqu’à 1,2 ou 1,3 fois le SMIC, et qui doivent faire plus de 30 km pour se rendre à leur travail sans autres solutions de transport collectif. C’est un coup de pouce transitoire pour le carburant le temps que des solutions plus durables soient mises en place. Se déplacer doit rester une liberté, un moyen de travailler, pas une contrainte. » Ce ticket mobilité a été co-construit avec les organisations syndicales, mais aussi les organisations patronales : « Nous sommes partants, à partir du moment où ce chèque mobilité est établi sur la base du volontariat de l’entreprise, avance Jean-Philippe Richard, Président du MEDEF ; et que ce chèque soit défiscalisé. » Le ticket mobilité devrait être présenté à l’assemblée plénière au printemps, et « lancé avant l’été » a indiqué Marie-Guite Dufay.
En zone rurale, le covoiturage a de l’avenir
Mais le ticket mobilité n’a pas vocation à perdurer dans le temps. Le développement d’une solution de covoiturage conventionné et organisé en zone rurale devrait le remplacer: « on lance un test dès cette année sur trois secteurs sans transport en commun : le Jovien (89), le Montbardois-Nord Côte d’Or (21) et les Portes du Haut-Doubs (25). On va s’appuyer sur le numérique et la plateforme Mobigo ! Covoiturage. Si ça fonctionne, nous généraliserons l’outil. » En parallèle, la Région travaille avec les départements pour la création d’un maillage homogène et cohérent des aires de covoiturages, incluant des stations GNV (Gaz Naturel pour les Véhicule) et des bornes électriques. La ministre des transports est séduite : « Je salue l’engagement de la Région en faveur de tous ses projets de mobilité. La loi mobilité qui sera proposée au vote au printemps 2019 va dans ce sens. L’objectif est de supprimer les zones blanches sur la mobilité, et l’État accompagnera toutes les initiatives des collectivités locales qui vont dans ce sens. »
La moitié des aides de l’Etat pour la mobilité
1,2 milliards d’euros : telle est la somme allouée par l’Etat à la Région Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre du contrat de plan État-Région (CPER) 2015-2020 ; un document dans lequel l'État et la Région s'engagent sur la programmation et le financement des projets les plus importants d'aménagement du territoire. Près de la moitié de ces crédits sont fléchés sur des sujets de mobilité. La venue de la ministre des transports était donc toute indiquée pour signer le deuxième avenant au contrat : « Il s’agit de réajuster, de retrouver une irrigation du territoire, a indiqué le préfet de Région Bernard Schmeltz ; aucun projet pharaonique, mais des travaux d’accessibilité des gares, des travaux sur la ligne des horlogers, la ligne des hirondelles, la ligne du Revermont… » Intégré également à cet avenant, le projet d’expérimentation de train à hydrogène à Auxerre. Marie-Guite Dufay a tenu à saluer l’engagement de l’Etat : « Non seulement l’engagement que vous avez pris pour maintenir toutes les lignes TER a été tenu, mais en plus, des crédits conséquents sont alloués pour leur modernisation. J’attire toutefois la sonnette d’alarme sur les travaux de la ligne du Revermont, qui auraient dû être engagés depuis longtemps. La SNCF traîne des pieds. C’est inacceptable. Les usagers ne peuvent plus attendre, c’est une ligne vitale ». Le message est passé…
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