Réunis en assemblée plénière jeudi 15 décembre, les conseillers régionaux ont débattu des orientations budgétaires 2023. Ils voteront fin janvier un budget contraint, notamment du fait de la très forte hausse des coûts de l’énergie.
« Plus 17 millions d’euros de recettes, mais aussi plus 109 millions d’euros de dépenses ; le gap est de moins 92 millions d’euros, et nous allons devoir construire notre budget 2023 avec cette donnée. » Le décor est planté. Nicolas Soret a ouvert le débat d’orientations budgétaires 2023, principal sujet à l’ordre du jour de la session plénière du 15 décembre 2022, délocalisée à Chalon-sur-Saône. Le vice-président chargé des finances détaille : « La hausse de l’inflation et la flambée des prix de l’énergie pèsent lourd : plus 58 millions d’euros pour électrifier nos trains, plus 10 millions d’euros pour chauffer nos lycées, plus 10 millions d’euros pour transporter nos scolaires… »
La région va devoir faire avec. Car à l’heure actuelle, aucun bouclier énergétique n’est mis en place entre l’Etat et les Régions. Pour faire baisser la facture, Marie-Guite Dufay compte revoir la convention actuelle qui la lie à la SNCF : « Cette situation, totalement imprévue, pourrait déboucher sur une rupture anticipée de notre convention TER actuelle, et la négociation d’une nouvelle convention en début d’année pour apporter une perspective budgétaire pérennisant les services de transport régionaux à un coût absorbable par nos finances régionales ». Votée en janvier dernier, l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire prévue en 2026 s’en trouverait différée « dans des conditions qui seraient à retravailler » précise la Présidente de Région.
Près de 600 millions d’investissements en 2023
Si les recettes augmentent, elles sont loin de compenser les pertes. Conséquence : la région va devoir revoir son programme d’investissements, en n’engageant aucune opération nouvelle jusqu’en juin 2023. Elle assumera en revanche les opérations engagées. Et elles sont nombreuses : « Jamais depuis la décentralisation, les deux Régions auparavant, et la Région Bourgogne-Franche-Comté ensuite, n’avaient autant investi en direction des territoires qu’aujourd’hui : 629 millions d’euros en 2022, et encore 597 millions d’euros en 2023 » appuie Marie-Guite Dufay. La Présidente de Région cite les nombreuses opérations engagées pour moderniser les lycées, à Baume-les-Dames, à Chatillon-sur-Seine, à Nevers-Cosne-Pagny, à Poligny, ou encore à Chalon-sur-Saône. « Nous continuerons d’investir en direction de nos filières industrielles et de l’innovation, pour soutenir nos exploitations agricoles, l’enseignement supérieur et de la recherche, les mobilités avec des efforts conséquents en matière de rénovation de matériels roulants. »
La Région va néanmoins devoir resserrer son champ d’action. Et inévitablement ralentir la cadence : « Nous n’allons pas remettre en cause notre stratégie de mandat mais nous irons moins vite que prévu, confirme Marie-Guite Dufay, qui réaffirme encore plus fort ses priorités : « Nos deux marqueurs seront la transition écologique et les solidarités, parce qu’ils nous mettent, me semble-t-il, sur des bons rails pour répondre à la crise que nous vivons. »
La prochaine session plénière aura lieu les 25 et 26 janvier 2023. Il sera consacré au vote du budget 2023.
En bref
La Région adopte son plan de sobriété énergétique
Après avoir débattu des orientations budgétaires, les conseillers régionaux ont validé le Plan de sobriété énergétique des services administratifs de la collectivité. Plus de télétravail, réorganisation des locaux avec des fermetures de bâtiments à Besançon et à Dijon … En favorisant le regroupement des agents sur un nombre limité de sites, la collectivité espère réduire sa consommation énergétique d’environ 10 %.
Le vélo se porte bien
Deux ans après avoir voté leur plan vélo, les conseillers régionaux ont dressé un état d'avancement des actions engagées : près de 150 kilomètres de voies cyclables ont été subventionnées, mobilisant plus de 4 millions d’euros. Il faut ajouter à ces chiffres les 116 km intégrés au schéma régional des véloroutes. La Région a par ailleurs installé 12 nouveaux abris vélos sécurisés dans les gares de Bourgogne-Franche-Comté. Une politique payante, puisque sur la période, l’association Vélo et Territoire constate une augmentation de 5% de la fréquentation des pistes cyclables régionales.
Un plan de plus de 7 millions d’euros pour les agriculteurs
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