En direct de la palouse

Julien Andlauer est à la tête de sa petite entreprise, qui a connu la crise, quelques obstacles, la période Covid mais peut se réjouir d’être en accord avec ses principes. « J’ai grandi dans le berceau des usines Peugeot, à Sochaux, ville ouvrière. » Après ses études, il commence à faire les vendanges. Ça lui plaît, il souhaite mieux comprendre. « Mais faire du vin dans le Doubs, ce n’était pas facile, alors j’ai proposé à des producteurs de revendre leur vin sur les marchés. En parallèle je faisais en famille quelques litres de vin de noix et de pêche. »
Aujourd’hui, il récolte et transforme les petits fruits (prunes, mirabelles, framboises) de ses vergers pour proposer des sirops, vinaigres, jus et apéritifs. « Il y a deux ans, tout a gelé et j’ai perdu 85 % de ma production. Il a fallu trouver des solutions. J’ai commencé les sirops de fleur, de sureau, d’ortie, de sapin, de mélisse citronnelle, de pissenlits. Je m’adapte, je cherche à dynamiser les affaires » explique-t-il au moment de rembobiner le fil de son histoire.

Débuts difficiles
Au départ, son activité, doublée avec son travail, en sous-traitance pour Peugeot, devenant usante, il sent « qu’il y a peut-être quelque chose à creuser dans le local. » Il lance alors une production d’apéritif à Sochaux, puis achète un ancien centre équestre qui deviendra son lieu d’habitation avec un verger mitoyen, aménage un atelier de fabrication, un lieu de stockage et un magasin de vente directe. « Je suis parti sur les sirops (cerise, framboise, mirabelle, cassis) et j’ai eu l’idée de recycler les pertes. Un mauvais apéritif peut devenir un bon vinaigre ! » Il ouvre en septembre 2016, et là, c’est le drame… « Un flop total. Personne ! » Il décide, pour attirer des clients réguliers et créer du lien dans le village, de diversifier son offre, avec de la viande sous vide, du Comté en provenance de la fruitière du Lomont, des légumes de saison produits par un maraîcher voisin et des œufs.

Covid, le tournant
Lorsque le Covid arrive, avec ses périodes de confinement, c’est la bascule. « Un matin, 23 personnes devant la boutique ! Les ventes ont décollé, on m’appelait parfois à 1 h du matin ! J’ai embauché, créé un site, un drive et un service de livraison. » Même si la voilure a été un peu réduite depuis, la Palouse est aujourd’hui intégrée au réseau Bienvenue à la ferme et a récemment exposé au salon de l’agriculture. Son créateur travaille à nouveau seul, gère tout de A à Z, le conditionnement, la préparation de colis, l’étiquetage, la caisse et la communication... Avec la volonté de s’adapter aux saisons et d’innover en permanence. Les grosses récoltes vont arriver. « Je projette de me lancer dans le maraîchage simplifié : courgette, potiron, choux. Et je reprends un peu les marchés et les salons pour faire connaître mes produits. »