Créée il y a un an, la Force d’Intervention Mutations Automobiles a mis le turbo : elle a déjà rencontré 145 entreprises (sur les 300 ciblées) et a abouti à 23 millions d’euros d’investissements pour aider la filière à passer le cap du passage du diesel à l’électrique.
Il y a un peu plus d’un an, la Région et l’État dévoilaient à Sirod, dans le Jura, leur plan de sauvegarde de la filière automobile. Une filière en pleine mutation, qui doit s’adapter à l’arrivée massive du véhicule électrique et à l’abandon programmé du moteur thermique. En Bourgogne-Franche-Comté, ce sont plus de 300 entreprises employant 45 000 salariés qui doivent faire évoluer leurs lignes de production.
« On s’était donné 18 mois pour rencontrer les 300 entreprises et travailler avec elles ‘’à la carte’’, pour leur trouver des solutions pour les aider à passer le cap » rappelle Marie-Guite Dufay. La Présidente de Région réunissait mercredi 5 avril 2023 à Migennes (89) le comité de pilotage de la Force d’Intervention Mutations Automobiles –FIMA– aux côtés du préfet de Région Franck Robine.
« En un an, nous avons rencontré 145 entreprises. Une petite cinquantaine ont décliné notre invitation. Il nous en reste donc une petite centaine à aller voir. Nous sommes dans les temps » se félicite Marie-Guite Dufay. « L’enjeu, c’est de s’assurer que chaque sous-traitant dispose d’une stratégie dans le cadre de la bascule historique vers le moteur électrique ; et, le cas échéant, de les financer pour en avoir une, puis d’accélérer les investissements nécessaires » complète Nicolas Soret, vice-président en charge du développement économique.
« Nos entreprises ont de la ressource »
En un an, ce sont déjà plus de 23 millions d’euros qui ont pu être distribués pour assurer la pérennité des entreprises travaillant pour l’automobile : aides directes à l’investissement, mais aussi et surtout des conseils stratégiques et près de 10 millions d’euros pour la formation des salariés et des demandeurs d’emplois, pour qu’ils s’adaptent aux nouvelles technologies.
« Il y a un an, on avait face à nous des entreprises au bord du gouffre. La situation reste grave mais moins désespérée. Les entreprises ont désormais compris qu’elles devaient muter » commente Bruno Grandjean, directeur général du Pôle Véhicule du Futur ; « Nos entreprises ont de la ressource » renchérit Anne-Gaëlle Arbez, membre de l’agence économique régionale.
Le comité de pilotage avait lieu dans les locaux de l’entreprise Sassi. La société a reçu la visite de la FIMA en janvier dernier. Leader national dans la fabrication de ressorts, elle réalise 55 % de son chiffre d’affaires avec les constructeurs automobiles. Du haut de ses 80 ans d’expérience, elle mute progressivement et se diversifie : dans le secteur des loisirs (fixation de skis, pédales de vélo), du chauffage et, récemment… des pinces à linges ! Sassi vient en effet de reprendre à des espagnols le marché des ressorts à pinces à linge de l’entreprise Laguelle, le leader européen situé dans l’Allier : « Ça n’a rien d’anodin, c’est déjà 2% de notre chiffre d’affaires ; et on est fiers de contribuer à faire un produit 100 % français » se félicite Patrick Sassi, président du groupe.
Sassi, le bon exemple ? La pince à linge ne sauvera pas l’entreprise. Mais elle montre la voie à suivre pour toutes les entreprises régionales qui aujourd’hui n’ont d’autre choix que de se tourner vers d’autres marchés.
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