La Commission européenne prévoit de changer les règles concernant l’étiquetage des modes d’élevage des volailles. Ce projet mettrait en péril l’appellation d’origine protégée de la volaille de Bresse, et ferait peser une lourde menace sur la production de volailles fermières.
Ils en ont la chair de poule. Les éleveurs de volaille de Bresse ont appris, comme toute la profession, le projet de révision des normes de commercialisation de la Commission européenne concernant les règles d’étiquetage obligatoires sur les volailles.
Plus précisément, la Commission envisage de supprimer les cinq normes permettant aux consommateurs d’identifier les modes d’élevage jusqu’à présent autorisées :
- « Alimenté avec x % de … »
- « Élevé à l’intérieur - système extensif »
- « Sortant à l’extérieur »
- « Fermier - élevé en plein air »
- « Fermier - élevé en liberté ».
En lieu et place de cette liste, rien de précis n’est prévu. Tout opérateur européen pourra utiliser n’importe quelle autre mention de mode d’élevage sans aucun contrôle. Ainsi, avec cette réforme, le consommateur pourrait bientôt voir de nouveaux termes apparaître sur les étiquettes, tel que "Poulet élevé en plein vent", "Poulets des champs", "Poulets libres", ou "Poulets à l’air libre". Un casse-tête pour le consommateur, qui risque bien d’y perdre des plumes au moment de choisir son poulet du dimanche.
Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté.Changer la règlementation sur l’étiquetage serait non seulement un recul pour l’information du consommateur, mais aussi et surtout un coup porté à toutes les productions AOC, label rouge et bio et en particulier la première AOC au monde, la volaille de Bresse. Ce serait un nivellement par le bas et un désastre pour la filière volaille de qualité en France et en Bourgogne-Franche-Comté, de surcroît beaucoup touchée par l’épidémie de grippe aviaire. J’en appelle aux parlementaires européens et nationaux et au ministère de l’Agriculture pour défendre nos producteurs et nos consommateurs.
En Bresse, on ne décolère pas. Eleveurs et amoureux de la volaille de Bresse se sont rassemblés mercredi 1er mars à Paris sur le salon de l’agriculture pour une opération de promotion. L’occasion de rencontrer Rémy Gauthier, président de la confrérie de la volaille de Bresse et Anthony Marmays, éleveur à Saint-Usuge (71). Ils dénoncent un « retour en arrière qui risque de duper le consommateur » :
Selon l’Institut Technique de l'Aviculture (Itavi), les productions « Fermier - élevé en plein air/en liberté » représentent au moins 17 % de la production française, notamment via les productions AOC, Label Rouge et bio, soit davantage que tout autre État membre. La France, qui compte environ 20 % de volailles bénéficiant d’un accès à l’extérieur, loin devant l'Italie (7 %), est donc potentiellement le pays le plus impacté par cette évolution du règlement.
Trois jours après, une assemblée dédiée à Nathalie Leblanc
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