L’ARS, en partenariat avec la Région Bourgogne-Franche-Comté et l’association SPS, organisait jeudi 17 novembre 2024 une journée d’échange autour de l’attractivité des métiers du social, du médico-social et de la santé. Objectif : redorer le blason de métiers qui peinent aujourd’hui à attirer.
Il y a quelques années encore, devenir infirmier ou infirmière relevait du rêve d’une majorité d’enfants, de jeunes filles notamment. Mais le port de la blouse blanche ne semble plus attirant aujourd’hui ; en témoigne le nombre d’inscrits dans les 17 Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) que compte la région Bourgogne-Franche-Comté ; sur les 1 500 places proposées, seules 1 100 sont occupées. La filière ne séduit plus. Plus assez en tous cas. Le constat est partagé par les professionnels de tous les métiers de la santé, qui voient s’agrandir les déserts médicaux partout en France, en même temps que s’allongent les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste.
La COVID a changé l’image des soignants
L’Agence Régionale de Santé (ARS) en a conscience. Elle organisait, jeudi 7 novembre 2024 à Dole (39), une journée d’échange autour de l’attractivité des métiers du social, du médico-social et de la santé. Environ 150 professionnels du secteur étaient présents. La matinée était notamment consacrée à la formation et au recrutement : « Il y a 15 ans, on avait des jeunes qui venaient avec des projets d’aides-soignants ; on les inscrivait sur listes d’attente ; Aujourd’hui, on les compte sur les doigts d’une main » constate Tony André, chargé de projet à la Mission Locale de Dole-Revermont. Selon lui, l’image de l’infirmière en a pris un coup durant la crise de la COVID : des conditions de travail difficile, une rémunération peu attractive …
« C’est difficile, oui ; mais ce sont des métiers tellement gratifiants ; il faut leur redonner du sens » propose Françoise Tenenbaum ; la nouvelle vice-présidente de la Région en charge de la santé souligne le besoin d’innover pour attirer les jeunes dans les IFSI : « Nous avons organisé au printemps dernier une tournée de 1 600 km pour aller à la rencontre des jeunes dans 33 lycées. Nous avons eu un engouement réel, avec plus de 640 lycéens sensibilisés aux formations d’aides-soignants. »
Selon Véronique Dujardin, adjointe à la délégation régionale académique à l’information et à l’orientation, il faut aller encore plus loin. Notamment en allant chercher un public qui ne serait pas foncièrement attiré par ce type de métier : « Il y a des déterminismes, sociaux, culturels, de genres : regardez dans les formations sanitaires et sociales les pourcentages d’hommes et de femmes (87 % NDLR) ; C’est la raison pour laquelle nous faisons désormais une séance de découverte des métiers dès la classe de 5ème. Car à cet âge-là, on a le temps de s’affranchir des déterminismes qui de manière insidieuse influent nos choix. »
Elodie Lenfant, secrétaire générale de la FNESIIl y a un vrai mal-être lors des périodes de stages. Un étudiant sur trois ne va pas au bout de sa formation à cause d’une situation vécue lors d’un stage. Il y a une fracture entre les attendus et la réalité. On a forcément un nouveau regard sur la profession après notre première expérience de stagiaire.
Pascale Loriot acquiesce ; la directrice de l’IFSI-IFAS du Chalonnais regrette le manque d’accompagnement de certains étudiants durant leurs stages : « Nous avons beaucoup d’étudiants en souffrance ; dans les établissements à flux tendus, certains peuvent être livrés à eux même ; il faut reconstruire un vrai tutorat avec du temps dédié. »
C’est tout le travail qu’a commencé à faire l’ARS, en déroulant son plan d’actions « de l’orientation à l’emploi », lancé en 2023. « Le combat n’est pas perdu » promet Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté. Présente pour ouvrir les débats, la Présidente de Région a quant à elle réaffirmé son soutien à la filière :
Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-ComtéLe budget régional consacré aux formations sanitaires et sociales est passé de 50 à 63 millions d’euros en 6 ans. Nous avons créé de nouvelles formations pour les filières « Manipulateur radio » à Montbéliard (25) et « Kinésithérapie » à Nevers (58), sans oublier les formations d’ambulancier à Joigny (89) et d’aide-soignant en apprentissage au Greta Haute-Saône (70) ou à l’Irtess de Dijon (21) ... L’effort est très conséquent, mais il est nécessaire. C’est une cause nationale.
Un nouveau schéma régional de l’enseignement supérieur, de …
Lire l'articleBioIMP : le projet bisontin qui va créer les biomédicaments…
Lire l'articleLutter contre l’illettrisme : la Région s’y engage !
Lire l'articleUne question, une demande ? Contactez directement nos équipes !
Nous contacter