Mercredi 13 décembre 2023, l’Etat et la Région ont officiellement créé la COnférence des parties (COP) de Bourgogne-Franche-Comté. Objectif : faire converger travaux nationaux et remontées des territoires en matière de planification écologique. Le point avec Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté.
Marie-Guite Dufay, dans quel état d’esprit abordez-vous cet exercice de territorialisation de la planification écologique ?
Marie-Guite Dufay : Avec bonheur et détermination ; et je dirais : enfin ! Il était temps. Parce que l’urgence est là dans le combat pour la réduction des gaz à effet de serre et la préservation du vivant. L’Etat travaille dans l’ombre depuis deux ans et demi. C’est un travail d’expert qui a le mérite de nous donner un cadre pour qu’enfin on ait un thermomètre commun Etat-Région et tous les acteurs embarqués dans la transition écologique. A partir de ce thermomètre commun et des chiffres qui ont été élaborés, on peut désormais travailler main dans la main.
Quels sont vos points de vigilance, vos alertes vis-à-vis du territoire que vous présidez ?
Je veux dire qu’urgence ne veut pas dire précipitation. Et attention à ne pas tout uniformiser. Un principe doit d’imposer à nous tous : c’est la différenciation. On ne va pas attendre d’un territoire bocager et forestier la même chose que l’on va attendre d’un territoire urbain. Et il faut capitaliser sur les acquis. Tout le monde travaille déjà. Il y a des stratégies infrarégionales qui sont mises en place, il y a les plans climat, il y a chez nous notre démarche à travers le SRADDET, le plan régional de gestion des déchets, la profession agricole qui a mis en place une prospective jusqu’à 2040… Il faut aussi tenir compte du scénario de l’ADEME qui chiffre le coût de l’inaction à 260 milliards d’euros ! Tout cela va nécessiter beaucoup de dialogue, de coordination. Ne construisons pas une usine à gaz. Et attention : l’Etat attend beaucoup de la Région. Il faudra faire demain des investissements colossaux. Le rapport Pisani-Ferry chiffre le mur d’investissements en matière de transition écologique à 66 milliards d’euros par an. Aujourd’hui, les régions sont des colosses au pied d’argile. Nous n’avons pas les moyens, et notamment les instruments fiscaux, pour suivre.
Vous avez lancé dernièrement la convention citoyenne pour le climat. Vous avez aussi votre GIEC régional. Tout le monde va participer à cet exercice ?
Oui, tout se tient. On a anticipé, mais c’est notre responsabilité. On a mis en place une convention citoyenne pour le climat, avec 50 habitants tirés au sort. Elle va durer 6 mois. Elle est exactement assise sur les termes déterminés pour cet COP : mieux habiter, mieux se nourrir, mieux se déplacer. Notre avons en effet notre GIEC régional composé de directeurs de laboratoires, présidé par Bruno David, l’ancien président du Muséum national d'histoire naturelle. Il y a aussi la convention des entreprises pour le climat, qui fonctionne ici dans notre région. Et elle en redemande ; il y a une appétence pour ces sujets. Tous les ingrédients sont réunis dans cette région pour que la Cop que nous lançons ensemble soit une COP d’avance.
Contre vents et marées, la filière hydrogène fait front
Lire l'articleDijon peut désormais rouler à l’hydrogène
Lire l'articleLe Jura, terre de potentiel et de projets
Lire l'articleUne question, une demande ? Contactez directement nos équipes !
Nous contacter