Décalée en raison du contexte électoral, la troisième assemblée plénière de l’année s’est finalement déroulée lundi 15 juillet à Dijon. Elle a été marquée par l’hommage à la vice-présidente Nathalie Leblanc, décédée le week-end dernier.
Décédée vendredi 12 juillet 2024 des suites d’une longue maladie, Nathalie Leblanc était conseillère régionale de Bourgogne-Franche-Comté depuis 2015. En 2021, elle avait été nommée vice-présidente en charge de la culture et du patrimoine. Impossible pour Marie-Guite Dufay de débuter la session plénière du 15 juillet sans lui rendre un vibrant hommage. La Présidente de Région a salué une « collègue et amie profondément humaniste, militante engagée pour les droits de toutes et de tous ». Les conseillers régionaux ont observé une minute de silence en sa mémoire.
Un plan pour soutenir la filière bovine
Parmi les points à l’ordre du jour, les dossiers agricoles ont monopolisé les débats. Notamment celui sur le soutien à la filière bovine. Les élevages de bovins bourguignons-franc-comtois sont majoritairement orientés vers l’activité de naissage*. Chaque année, environ 200 000 animaux nés en région sont exportés pour l’engraissement vers l’Italie, l’Espagne ou vers d’autres zones géographiques comme le Maghreb. Il s’agit souvent de jeunes veaux mâles, mais aussi des vaches de réforme. Aussi, la Présidente de la Région, Marie-Guite Dufay, qui a fait de la filière bovine une priorité de son mandat, s’est engagée, en novembre 2023, à Jalogny (71), aux côtés de la profession agricole et de l’Etat, à élaborer un plan destiné à garder ces bêtes dans les prés de Bourgogne-Franche-Comté.
Vice-président de la Région chargé de l’agriculture, Christian Morel a présenté les grands axes de ce plan en assemblée plénière, lundi 15 juillet 2024 à Dijon. Agriculteur dans le Doubs, il croit en la création de valeur ajoutée : « Quand on va au bout de la chaîne de valeur, on gagne plus d’argent. Prenez un producteur de lait dans la zone Comté : Il ne vous dit jamais qu’il est producteur de lait. Il est producteur de lait à Comté. Lui a le raisonnement d’aller au bout de la filière. » Sans vouloir dupliquer le modèle, Christian Morel aimerait susciter des envies du côté des éleveurs Charolais, principalement dans la Nièvre et en Saône-et-Loire.
Le plan d’engraissement régional, qui mobilisera 4 millions d’euros jusqu’en 2027, repose sur deux actions :
- Le lancement d’un appel à projets « conseils en engraissement », qui vise à proposer aux exploitants de suivre un accompagnement individualisé et adapté à leurs besoins en matière d’engraissement. Ce conseil devra être une étape obligatoire pour l’ensemble des bénéficiaires d’aides à l’engraissement.
- Une aide financière directe pour les éleveurs qui s’engagent à monter un atelier d’engraissement : « à condition de s’engager sur plus de 10 animaux » précise Christian Morel. L’aide sera ajustée en fonction du profil des fermes, en prêtant une attention particulière aux jeunes qui s’installent : « la majoration de l’aide sera de 100 % pour les jeunes agriculteurs » confirme Christian Morel.
Alors qu’il était dramatiquement bas en 2020, le cours de la viande réaugmente depuis 2022. Le plan engraissement va dans ce sens, améliorant les revenus des éleveurs. Certains d’entre eux, comme Guillaume Mateuil, ont franchi le pas depuis plusieurs années. Installé à Oudry (71), il pratique l’engraissement à l’herbe. Impossible pour lui de revenir en arrière : « On valorise l’herbe, on vend mieux nos bêtes, on fait des économies sur l’achat de compléments alimentaires, et le produit fini est meilleur. Il n’y a que des avantages. »
Lire le portrait de Guillaume Mateuil
En redonnant de l’élan à la filière, la Région espère également redonner du travail à ses abattoirs, à la peine depuis quelques années. « Cela répond aussi à la demande du consommateur, de consommer davantage de viande locale », conclut Christian Morel. Le rapport a été approuvé à l’unanimité de l’assemblée.
* Naissage : Élevage des très jeunes animaux, juste après la naissance et avant l'engraissage.
Brèves de plénière
Budget supplémentaire : de nouveaux crédits pour la mobilité
Après avoir pris acte du compte administratif 2023 (taux de réalisation de 94 %, résultat positif de 11 millions d’€), les élus régionaux ont validé le budget supplémentaire 2024. Parmi les dépenses nouvelles, près de 11 millions d’€ pour les infrastructures de transport : achat de matériel TER, maintenance, aménagement de routes (contournement ouest de Besançon, aménagement sud de Pontarlier, aménagement à 2X2 voies entre Héricourt et Sévenans …).
Plus de 6 millions d’€ seront également ajoutés au programme de rénovation énergétique des bâtiments Effilogis.
Un soutien réaffirmé à la filière nucléaire
La filière nucléaire compte 23 000 emplois en Bourgogne-Franche-Comté. Elle bénéficie d’une politique d’investissement annoncée par l’Etat en 2022, avec laquelle la Région Bourgogne-Franche-Comté initie un florilège d’actions.
La Région veut notamment augmenter la capacité de formation avec des dispositifs à destination des salariés pour assurer leur montée en compétences mais aussi envers les demandeurs d’emploi. Dès le lycée, la Région s’engage à valoriser les métiers industriels notamment en étoffant son offre de formation dans la filière nucléaire, avec par exemple de nouvelles spécialités proposées dans les lycées du Creusot et à Montbard.
La Région favorise également l’émergence de projets innovants et de pôle compétitivité à l’image de la Nuclear Valley ou la Vallée de l’énergie, qu’elle soutient et qu’elle promeut.
Lycées : les tarifs de restauration et d’hébergement n’augmenteront pas
Il n’y aura pas d’augmentation des tarifs pour l’hébergement et la restauration scolaire à la rentrée 2024/2025. Les conseillers régionaux ont choisi de maintenir les tarifs 2023/2024, malgré l’inflation. Pour rappel, les 118 services de restauration des lycées publics régionaux délivrent 10 millions de repas par an. Les services d’hébergement assurent 3 millions de nuitées par an.
De nouvelles aides pour soutenir la filière ovine
Afin de faire évoluer la qualité du cheptel ovin régional, les élus régionaux ont choisi d’accorder de nouvelles aides aux éleveurs pour l’achat de reproducteurs qualifiés : 50 € par agnelle et par an et 150 € par bélier. Le nombre d’animaux bénéficiaires en Région est estimé entre 1050 à 3000 agnelles et 530 béliers environ. Un budget de 480 000 € est prévu par la Région pour la période 2025/2027. Le dispositif vise notamment à améliorer la robustesse et la résilience des cheptels face au changement climatique.
Près de 9,3 millions d’euros pour les projets métropolitains
La Région investit près de 170 millions d’euros dans les contrats de territoires en action (TEA) pour accompagner les projets des collectivités territoriales. L’assemblée régionale a validé lors de sa séance plénière l’octroi de 9,3 millions d’euros pour soutenir les projets métropolitains : reconversion du château de Montbéliard Wurtemberg (25), aménagement de la ZAC de l’Aéroparc de Fontaine (25), construction de cinémas à Montceau-les-Mines et au Creusot (71), travaux sur le tramway à Dijon (21), aménagement du quai de la Poterne à Chalon-sur-Saône (71) et création d’un corridor vert à Besançon (25).
Un bilan positif pour la feuille de route de la Transition écologique
La feuille de route de la transition énergétique 2022 à 2024 a démontré la volonté de la Région de s’engager pour l’urgence climatique. Plus de 50 actions ont été entreprises, notamment le suivi des consommations d’énergie des bâtiments administratifs et des lycées, les écoconditions, l’identification de filières liées à la transition énergétique dans les dispositifs de formation. Une nouvelle feuille de route 2025-2030 devrait voir le jour et sera présentée d’ici la fin de l’année.
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