Même en confinement, on peut acheter de l’agneau produit localement. C’est l’occasion de soutenir une filière agricole durement éprouvée par la crise actuelle. Tout en se régalant.
Pâques représente habituellement la meilleure période pour les éleveurs ovins. Entre traditions pascales et repas de familles dominicaux, 15 % des ventes annuelles d’agneau sont réalisées durant cette courte saison, avec des prix plus rémunérateurs que le reste de l’année. Malheureusement, en 2020, le confinement de la population depuis la mi-mars et les changements des modes de consommation qu’il a entraînés ont considérablement restreint les débouchés des élevages. Ainsi, en Bourgogne-Franche-Comté où 13 000 agneaux avaient été préparés, 80 % des commandes passées aux grossistes – les chevillards – ont été annulées.
« En 8 jours, on a tout perdu »
« Cette année devait être exceptionnelle pour la filière puisque trois importantes fêtes religieuses tombaient en même temps : la Pâque juive, la Pâques chrétienne et le début du Ramadan pour les musulmans. En conséquence, tous les éleveurs s’étaient organisés pour faire naître de très gros lots d’agneaux en octobre-novembre » précise Didier Juillard, le président du Syndicat ovin de Franche-Comté. Mais depuis trois semaines, la demande s’est effondrée. Les agneaux qui étaient prêts pour l’abattage restent dans les bergeries. Les agriculteurs doivent continuer à les nourrir. Les animaux vont devenir plus lourds, plus gras et ne répondront plus aux standards de consommation.
« En 8 jours, on a tout perdu, résume l’éleveur de Valzin-en-Petite-Montagne, dans le sud du Jura. Face à la chute de la demande, la plupart des grandes surfaces jouent le jeu en mettant en avant l’agneau français plutôt que ses concurrents étrangers, notamment néo-zélandais. Mais pour les collègues qui font de la vente directe, c’est très dur. »
Économiquement fragile, la filière ovine semblait sortir la tête de l’eau depuis une année ou deux. Il ne faudrait pas que la crise sanitaire ruine les petites exploitations qui produisent de la viande de qualité et entretiennent nos paysages de Bourgogne-Franche-Comté. « Il y aura un après-Covid, veut espérer Didier Juillard. Avec ce qui se passe actuellement, on devra prendre conscience de l’importance de préserver les productions locales qui font vivre nos territoires. »
Quelques adresses de points de vente
En Côte d’Or :
Dans le Doubs :
Dans le Jura :
Dans la Nièvre :
En Haute-Saône :
En Saône-et-Loire :
Dans l’Yonne :
Liste non exhaustive, donnée à titre indicatif
Vous pourrez également trouver des éleveurs qui proposent de la vente directe sur le site Bienvenue à la ferme en entrant « viande » et « agneau » dans les critères du moteur de recherche. Enfin, n’oubliez pas vos artisans bouchers qui se fournissent généralement auprès de producteurs locaux !
En panne d’idées cuisine ? Consultez les recettes du site https://www.jadorelagneau.fr.
Fromages de chèvre : c’est le moment !
« Pour nous, c’est le gros pic de l’année », s’inquiète Jean-Philippe Bonnefoy, président du centre fromager de Bourgogne, et dirigeant de la chèvrerie de Céron (71). Les producteurs de fromages de chèvre sont désemparés. Les chevrettes viennent de mettre bas. Elles sont en pleine période de lactation et la production de lait est à son maximum. Mais il n’y a plus de clients : « Les grands magasins nous demandent de réduire considérablement la production. Notamment pour nos AOP*, boudées par les consommateurs au profit de produits emballés. Et pour ceux qui font du fermier et qui commercialisent en circuit court, c’est bien sûr encore plus compliqué ».
Les 415 producteurs de Bourgogne-Franche-Comté tentent donc de s’organiser : « On essaye de faire du produit pré-emballé pour les grandes surfaces. On essaye de se faire connaître sur les réseaux sociaux. On organise des livraisons, on teste des drives. On essaye d’investir les plateformes comme La Ruche qui dit oui, les locavores, ou encore jveuxdulocal pour la Saône-et-Loire. Il faut que l’on arrive à recréer du lien entre le producteur et le consommateur.»
*La Bourgogne-Franche-Comté produit trois appellations d’origine protégée (AOP) : le Charolais et le Mâconnais en Saône-et-Loire et le Crottin de Chavignol dans la Nièvre.
Fromage Le Nivernais - Crédit © Pierre COMBIER
Trois jours après, une assemblée dédiée à Nathalie Leblanc
Lire l'articleVesoul, nouvelle capitale française de l’apiculture
Lire l'articleLes lycéens de Montmorot campus gagnent le 1er prix en race…
Lire l'articleUne question, une demande ? Contactez directement nos équipes !
Nous contacter