La vie au grand air

Quitter la Vendée et ses longues plages de sable blond pour venir s’enraciner dans le Morvan : c’est le pari que se sont lancé Véronique et Amélie, il y a maintenant trois ans. La quarantaine approchant, les deux jeunes femmes avaient envie de changement : « Je suis originaire des Pyrénées, on cherchait quelque chose de vallonné, se rappelle Véronique. On a vu cette annonce pour reprendre une ferme dans le Morvan. On est venu visiter, c’est exactement ce qu’on recherchait. » Il faut dire que la ferme du Rebout a une longue histoire : elle fût dans les années 70 l’une des premières du Morvan à proposer des produits bio. Un héritage que le couple veut conserver et développer : « Il n’y avait plus d’exploitation. On a acheté notre troupeau de chèvres et quelques vaches. Nos premiers fromages sont arrivés sur le marché en mars 2020. » Quelques jours avant le premier confinement : « On a alors fait du drive, on a créé avec le boucher du village un marché sur la place centrale. »

« Beaucoup de choses se créent ici »
Les deux vendéennes sont rejointes par un autre couple : Ingrid et Vincent. Deux trentenaires qui installent des serres sur les terres de la ferme. Quelques poules aussi. Et des ruches ! « Ça nous permet alors de proposer une gamme complète 100 % ferme du Rebout, avec du fromage, des œufs, des légumes, du miel et quelque fois de la viande » précise Véronique.
La population du coin ne s’y trompe pas. La ferme du Rebout est en train de renaître de ses cendres : « Humainement, c’est une aventure incroyable. Le Morvan est un lieu de vie magnifique. On est isolé, mais c’est paradoxalement très dynamique. Beaucoup de choses se créent ici. » Comme la cabrache par exemple. Un fromage 100 % morvandiau, créé en 2021 par un groupe d’éleveurs soutenus par le parc naturel régional du Morvan. La cabrache est une tomme qui a la particularité de pouvoir être fabriquée à partir de lait de chèvre, de vache ou de brebis. Véronique et Amélie ont emboîté le pas dès leur arrivée : « C’est génial de pouvoir participer à un tel projet. On se réunit entre producteurs, ça crée du lien. On a commercialisé nos premières cabraches en octobre 2021 : ça a super bien marché. Aujourd’hui, tout le monde en veut, et tous les producteurs sont en rupture de stock ! » Alors en attendant le retour de la tomme du Morvan, Véronique propose de la raclette pour les longues soirées d’hiver. C’est bien aussi la raclette !