Confrontée, comme de nombreux secteurs, à une pénurie de main d’œuvre, la filière bois-forêt s’organise. En Bourgogne-Franche-Comté, un campus des métiers et des qualifications, faisant le lien entre les professionnels et une cinquantaine d’organismes de formation, a été créé.
Après les incendies monstres de l'été 2022, Emmanuel Macron promettait la plantation d’un milliard d’arbres d’ici à 2032. Soit le renouvellement de près de 10 % de nos forêts actuelles. Une annonce qui avait le don d’inquiéter au sein de la filière, qui manque déjà de main d’œuvre. Alors sur le salon Euroforest, qui se tenait du jeudi 22 au samedi 24 juin, les exposants étaient particulièrement à l’écoute des jeunes, venus s’intéresser aux métiers forestiers : « C’est pour moi ce qu’il y a de plus important sur Euroforest : arriver à sensibiliser les jeunes. On doit mieux valoriser nos métiers, et montrer que la pénibilité du travail a beaucoup évolué, dans le bon sens » témoigne Cédric Turé, directeur de PRO-ETF-BFC, l’association des entrepreneurs de travaux forestiers de Bourgogne-Franche-Comté.
« Nous sommes l’interface entre les formations et la profession »
Dans notre Région, justement, les choses bougent. Il y a quelques mois, est né le Campus des Métiers et des Qualifications Forêt-Bois de Bourgogne-Franche-Comté (CMQ FB). Porté par l’ENSAM de Cluny, il fédère les établissements supérieurs (Université de Franche-Comté, Université de Bourgogne, ENSAM, CNAM BFC, Institut Agro Dijon), les professionnels de la filière forêt-bois et plus de 50 établissements de formations initiales et continues (lycées et organismes et centres de formation) : « Il est le seul de l’hexagone à avoir le label d’excellence » précise James Dat, son directeur opérationnel.
L’objectif du CMQ FB est simple, mais tellement complexe à mettre en œuvre : « Nous sommes l’interface entre les formations et la profession : on aide les professionnels à identifier leurs besoins de recrutement. Et parallèlement, on accompagne les établissements pour qu’ils adaptent leurs formations aux besoins des professionnels. » La clé de la réussite ? L’anticipation : « On travaille sur les besoins des entreprises à 10 ans » confirme James Dat, qui confirme le fort engouement des professionnels pour le recours à l’apprentissage : « Ils considèrent qu’il n’y a pas de meilleure formation que celle qu’ils dispensent eux même. »
Dans les deux sens…
Pour autant, le travail du CMQ FB ne se limite pas à une relation verticale « entreprise-apprenant ». C’est même l’un de ses points forts : il est aussi là pour connecter les chefs d’entreprises à une génération qui n’a pas la même culture du travail : « Un jeune qui arrive pour son premier jour de travail avec un quart d’heure de retard, c’est souvent rédhibitoire pour un patron. Mais c’est une question d’éducation. On doit réapprendre les valeurs du travail au jeune, mais aussi former les dirigeants aux aspirations des nouvelles générations. On doit trouver un équilibre, car sinon, la filière ne s’en sortira pas. »
Labélisé en avril 2022, le campus des métiers et des qualifications forêt-bois est encore trop jeune pour tirer un bilan de son action. Mais en étant connecté avec 54 établissements de Bourgogne-Franche-Comté, et déjà identifié comme un acteur essentiel de la filière par les professionnels, il semble parti pour devenir un maillon essentiel de la chaîne des métiers de la forêt et du bois. La Région y contribue en finançant le CMQ FB à hauteur de 15 000 € par an.
Morvan : une nouvelle école pour apprendre les métiers de la scierie
La dernière école de Bourgogne-Franche-Comté à enseigner les métiers de la scierie a fermé ses portes il y a plus de 10 ans. C’était à Mouchard, dans le Jura. Façonner un tronc d’arbre, le couper, le tailler, lui donner une nouvelle vie… Un savoir-faire qui se perd, et qui devrait trouver un nouvel élan avec la création de l’école de production du Morvan 58. Porté par la communauté de communes Bazois Loire Morvan, cette toute nouvelle formation s’appuie sur le réseau des écoles de production nationale, dont le slogan est « faire pour apprendre ».
Chef de projet pour l’école de production du Morvan, Vincent Calcagno espère accueillir ses premiers élèves en septembre 2023 - Photo Xavier Ducordeaux
L’école va ouvrir à Biche, dans la Nièvre, et préparera 8 à 12 élèves au CAP de conducteur opérateur de scierie : « Un métier un tension », précise Vincent Calcagno, chef de projet pour l’école de production du Morvan. En effet, les diplômés de ce type d’école reçoivent en moyenne 5 à 6 offres d’emploi direct à l’issue de leur cursus. Et si seulement 90 % des apprenants obtiennent leur CAP in fine, c’est tout simplement « parce que les 10 autres pourcents, ils sont embauchés avant la fin de leur formation » précise Vincent Calcagno.
Renseignement ici.
Trois jours après, une assemblée dédiée à Nathalie Leblanc
Lire l'articleVesoul, nouvelle capitale française de l’apiculture
Lire l'articleLes lycéens de Montmorot campus gagnent le 1er prix en race…
Lire l'articleUne question, une demande ? Contactez directement nos équipes !
Nous contacter