Lancée en 2018 en Bourgogne-Franche-Comté, l’expérimentation 2+1 permet aux lycéens en bac professionnel d’effectuer une partie de leur formation en apprentissage. Une innovation régionale qui séduit élèves, enseignants et employeurs.
« J’ai choisi de faire ma terminale en apprentissage car ce sera un plus sur mon CV. Cette expérience, c’est un bonus pour nous et les entreprises ». Romain est élève au lycée Raoul-Follereau de Belfort (90), en bac pro logistique. Après avoir effectué une seconde et une première « classiques », il a pu devenir apprenti dans une société d’Exincourt (25) et suit sa dernière année scolaire avant le bac en alternance (20 semaines au lycée et 32 en entreprise).
Le lycéen a profité de l’option 2+1 proposée dans le cadre d’une expérimentation initiée, à la rentrée 2018, par la Région Bourgogne-Franche-Comté et le Rectorat. 2+1 ? C’est la possibilité de valider son bac pro en mixité de parcours, soit deux années sous statut scolaire et la troisième année en apprentissage, tout en restant au sein du même établissement. Le dispositif 1+2 existe aussi, avec une entrée en apprentissage dès la classe de première.
127 élèves concernés en Bourgogne-Franche-Comté
Lancée dans 10 établissements en 2018/2019, l’expérimentation est aujourd’hui ouverte dans 34 lycées (représentant 81 formations bac pro en lycées Education Nationale) et 4 établissements agricoles (14 formations) de Bourgogne-Franche-Comté ; 127 jeunes en bénéficient et ont signé un contrat d’apprentissage. Des élèves motivés par les aspects concrets du monde professionnel et la perspective de recevoir un premier salaire. Pour les familles, la mixité de parcours offre la possibilité de poursuivre une formation à proximité du domicile et une sécurité en cas de rupture de contrat.
Les équipes pédagogiques se félicitent également de cette ouverture. « Nous étions un peu réticents au départ mais force est de reconnaître qu’on ne fera jamais aussi bien que l’immersion en entreprise. L’apprentissage est une formidable école et c’est une chance pour nos élèves d’obtenir une reconnaissance » témoigne ainsi une enseignante du lycée Follereau. Tandis que la proviseur-adjointe note un net recul de l’absentéisme des élèves devenus apprentis.
Enfin, si ce dispositif est une réussite, c’est que les employeurs ont joué le jeu, en embauchant des jeunes déjà dotés d’un bon bagage scolaire. « Pour avoir des mains qui travaillent bien, il faut un cerveau bien fait » résume Alexandre Casoli, PDG de Casoli Métallerie à Offemont (90) qui a recruté deux apprentis en bac pro chaudronnerie.
Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-ComtéPendant longtemps, les élèves se sont orientés vers l’apprentissage par défaut. Aujourd’hui, l’apprentissage n’est plus une voie au rabais mais un véritable révélateur de talents ! Monsieur le Recteur et moi y croyons fermement, y compris dans l’Education nationale. Et il faudrait que cette expérimentation, menée en Bourgogne-Franche-Comté, soit étendue dans toute la France.
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