Ils ont entre 17 et 23 ans, et ils font la fierté de notre région. Médaillés lors des derniers championnats de France des métiers – les worldskills - ils ont été reçu samedi 14 octobre à Dijon pour une cérémonie mise à l’honneur de leurs talents.
28 médailles : c’est le bilan flatteur que la team Bourgogne-Franche-Comté a ramené des Worldskills France, mi-septembre. La compétition met aux prises les jeunes de moins de 23 ans qui s’affrontent dans leurs métiers respectifs. On élit alors le meilleur jeune boulanger de France, le meilleur jardinier, ou encore le meilleur coiffeur. A ce petit jeu, la Bourgogne-Franche-Comté s’est distinguée en trustant les podiums des métiers de l’industrie. Rien d’étonnant, comme le souligne Marie-Guite Dufay : « Ce n’est pas un hasard ; nous sommes la grande région industrielle du pays. Il y a ici deux fois plus de personnes qui travaillent dans ou pour l’industrie que ça n’est le cas en France. »
La Présidente de Région était présente pour le dernier rassemblement de l’équipe régionale, samedi 14 octobre, à Dijon. Avec Océane Godard (vice-présidente de la Région en charge des lycées, de l’offre de formation, de l’apprentissage et de l’orientation), Frédéric Poncet (conseiller régional en charge de l’orientation) et les membres du Rotary (partenaires de la manifestation), ils ont remis des chèques-cadeaux à tous les participants. Notamment à ceux qui vont intégrer l’équipe de France des métiers. Ils seront huit à représenter la région sous les couleurs de la France lors des championnats du monde du 10 au 15 septembre 2024 à Lyon, et lors des championnats d’Europe à Herning au Danemark en 2025. Revue d’effectif ...
Ils intègrent l’équipe de France :
Basile Menassol (conception assistée par ordinateur - CAO) – Médaille d’or
Son large sourire ne l’a pas quitté de la soirée. Tout comme sa médaille d’or autour du cou. Basile est un jeune homme heureux. Originaire de Pontarlier, il vient de décrocher le titre de champion de France Worldskills dans la catégorie CAO. Le fruit d’un travail et de choix de vie inspirants : « En seconde générale, je me suis aperçu que j’allais dans la mauvaise voie, que je suivais les gens. J’ai pris la décision d’apprendre un métier ». Basile part en bac pro microtechniques à Morteau et enchaîne avec un BTS conception industrialisation. Ses bons résultats lui permettent d’intégrer Supmicrotech, à Besançon. Aujourd’hui, il est en deuxième année d’école d’ingénieur. Un parcours « atypique » comme il dit, qui lui ouvre les portes des Worldskills : « Dire qu’on est bon dans son métier, toute le monde peut le faire. Mais avec les Worldskills, on met un titre sur nos compétences. Champion de France de CAO ingénierie mécanique : ce n’est pas rien ».
Avant de décrocher le graal à Lyon, Basile a suivi un entrainement intensif de 6 mois : « Alors quand on voit son nom apparaître tout en haut, on est au paradis. C’était indescriptible. » Prochaine étape pour le doubiste : le maillot bleu et l’équipe de France : « C’est un rêve qui se réalise. J’ai hâte d’y être et de me confronter à ce qui se fait de mieux au niveau mondial. » Dans son domaine, ce sont les asiatiques qui dominent le monde. Le jeune français espère renverser la hiérarchie, dans un an à Lyon.
François Marty et Thomas Beuchot (intégration robotique) – Médaille d’or
L’intégration robotique, en Bourgogne-Franche-Comté, c’est chasse gardée ! Depuis que ce métier est présenté aux Worldskills (2018), notre Région n’a laissé que des miettes aux autres territoires. Romain Guenard et Clément Durandeau avaient remporté un premier titre de champion de France il y a cinq ans, avant que Victor Dugrenot et Maxime Gaillot ne récidivent en 2021. C’est dire la pression qui pesait sur les épaules de Thomas Beuchot et François Marty, nos représentants de l’édition 2023. Les deux dijonnais ont assumé.
Entre le jeune François, 21 ans, en troisième année robotique à l’ESIREM et son compère Thomas, 23 ans en cinquième année, l’alchimie a opéré. Mal embarqué à l’issue de la première journée, le binôme Bourguignon-Franc-Comtois a remis les pendules à l’heure dès le deuxième jour : « On a fait des erreurs bêtes en début d’épreuve. Ça nous a mis en stress. Mais le lendemain, on a fait un « speed module » qui nous a repositionné en tête, assez largement. Dès lors, on n’a plus rien lâché » se rappelle Thomas. Médaillés d’or, François et Thomas intègrent l’équipe de France des métiers : « C’est un rêve de gosse que de porter un maillot de l’équipe de France, de représenter son pays », souligne Thomas ; « Une très gros fierté » complète François. Dans un an, ils devraient défendre les couleurs françaises et celles de la Bourgogne-Franche-Comté aux championnats du monde des métiers à Lyon.
Raphaël Carvalho et Sébastien Lacroix (mécatronique) – Médaille d’or
Les Worldskills, ils connaissent. Raphaël Carvalho et Sébastien Lacroix n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils étaient de l’aventure de la 46ème édition, il y a deux ans. Mais ça ne s’était pas passé comme ils l’avaient imaginé : « à l’annonce des résultats, on n’a pas vu notre nom s’afficher sur l’écran ; on s’est regardé, et on s’est dit : on ne peut pas en rester là. On s’est remobilisé, on s’est réinscrit et on s’est donné les moyens d’aller chercher un podium sur la 47ème édition. » Mieux, ils ont décroché l’or, dans leur catégorie mécatronique. Un métier pluridisciplinaire encore nouveau qui combine mécanique, électronique, automatique et programmation pour concevoir et fabriquer un produit.
Victime d’une entorse de la cheville la veille de la compétition, Sébastien a dû serrer les dents. A l’annonce des résultats, les deux champagnolais n’en revenaient pas « On savait que l’on serait sur le podium, souffle Raphaël, ingénieur en automatisation chez Machines Pagès à Foncine-le-Haut (39) ; mais quand on nous place sur la première marche du podium, il y a un mélange de joie, de fierté, de relâchement. C’était fou » complète Sébastien. Le bois-d’amonier poursuit ses études à Supmicrotech à Besançon. Les deux compères vont vite se retrouver, le maillot bleu de l’équipe de France sur les épaules : « Ça va être une super expérience. On va avoir une équipe métier énorme derrière nous. On va y aller à fond, s’entrainer sur nos temps libres. Et tout donner pour l’équipe de France, pour porter haut les couleurs de notre région. » Rendez-vous à Lyon dans un an !
Aude Castanheira (construction digitale) – médaille de bronze
Elle aurait pu concourir sous les couleurs de la Nouvelle-Aquitaine. Bordelaise pure souche, Aude Castanheira a pourtant endossé la tunique jaune et noire. Bien lui en a pris. A 20 ans, elle est en 4ème année d’école d’ingénieur des travaux publics à l’ESTP Dijon. Sa spécialité : la construction digitale. « C’est de la modélisation de bâtiments sur ordinateur » résume la jeune femme. Poussée par l’un de ses professeurs, elle relève le défi Worldskills, « pour se challenger ». Après deux jours et demi de compétition intense, c’est la délivrance : « Je savais que deux autres concurrents étaient au-dessus. Il restait une place sur le podium. Je me suis dit que sur un coup de chance … »
Aude décroche finalement la médaille de bronze. Plus qu’un coup de chance, un coup de maître : « J’ai eu des moments de doutes, des parties dans lesquelles j’ai fait carton plein. Ce qui est sûr, c’est que j’ai donné le meilleur de moi-même. Cette médaille de bronze, elle va compter sur mon CV. » Une fois ses études terminées, Aude se voit bien travailler dans la construction digitale quelques années. Avant d’assouvir un rêve : monter sa propre entreprise.
Lucas Pernet (arts graphiques et prépresse) – médaille de bronze
19 ans : trop jeune pour gagner une médaille aux Wolrdskills ? Pas pour Lucas Pernet. Le lédonien baigne dans le graphisme depuis ses 15 ans. Recalé aux régionales en 2021, il prend sa revanche cette année, remportant le titre régional, synonyme de qualification pour les France. A Lyon, le jurassien va mettre les ingrédients nécessaires pour ramener une splendide médaille de bronze : « J’y suis allé sans pression, sans stress. Ça a joué en ma faveur. Cette médaille, je l’ai vécue comme une consécration. » Sur son nuage, Lucas a encore du mal à redescendre : « Au retour, j’ai dormi une semaine. C’était une expérience humaine extraordinaire ; une semaine de folie. »
Avec sa médaille de bronze autour du cou, Lucas sait qu’il va devoir faire encore plus pour représenter son pays lors des épreuves internationale : « J’ai perdu pas mal de points sur la partie technique. Je sais sur quoi je dois bosser pour être meilleur. » Inscrit en DN MADe (diplôme national des métiers d’art et du design) à Besançon, le jeune homme a déjà une vision très claire de son avenir : « Je suis en train de créer ma marque de vêtements avec deux amis. Une fois mon diplôme en poche, je compte créer mon entreprise. »
Paul Vuillot (service en restaurant) – médaille de bronze
Carafer un vin blanc ; assurer un service gastronomique pour une table de 4 personnes ; flamber des crêpes ; découper un coquelet et un T-bone devant des clients … telles sont les différentes épreuves qu’a dû enchaîner Paul Vuillot, notre représentant dans la catégorie service en restaurant. Le lédonien est en 2ème année de BTS services de la table à l’école des métiers de Dijon Métropole. Il travaille en alternance chez Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d'Or. A 19 ans, il s’inscrit aux Worldskills sous les conseils de sa coach. « Je termine premier régional en mars. Je comprends alors l’ampleur des Worldskills. Je me prends au jeu. Malgré un train de vie compliqué entre Lyon et Dijon, je m’engage à fond » se rappelle Paul.
Lors des finales nationales, le jeune homme doit enchaîner 24 épreuves. Avec des hauts et des bas : « Il faut être fort dans la tête. On rate une épreuve ? Pas grave. Il faut se remettre dedans pour la suivante. » Au final, le jurassien décroche une splendide médaille de bronze : « Je ne m’y attendais vraiment pas. J’ai pleuré de joie. Ça valide tout le travail accompli ces derniers mois. » Désormais membre de l’équipe de France des métiers, il saura d’ici quelques jours s’il pourra représenter son pays à l’international. L’équipe de France, un BTS à valider, et un apprentissage à assurer dans l’une de plus belles maisons françaises : 2024 s’annonce chargé !
Les autres médaillés
Eux aussi aurait pu prétendre à une place en équipe de France. Malheureusement, leurs métiers ne sont pas représentés au niveau international. Il n’existe ni championnat du monde des chaudronniers, ni championnat d’Europe des maroquiniers. William Rolet, médaille d’or en chaudronnerie et Camille Hernandez, médaille d’argent en maroquinerie, en ont donc terminé avec les Worldskills. Tout comme les 20 médaillés d’excellence. 20 jeunes talents qui n’auront pas connu la joie de monter sur un podium, mais qui se sont vu remettre une médaille validant leur compétence (les médailles d’excellence sont attribuées à tous les candidats obtenant une note supérieure à 700 points sur 800 possible) : Sami Larmurier (imprimerie), Océan Droz (web technologies), Matilde Freyder (métiers de la propreté), Tom Napela (boucherie), Rémi Xolin et Romain Pusard (aménagement urbain canalisation), Matthieu Bidaud (charpente), Nathanael Bernard (couverture métallique), Paul Bucillat (ébénisterie), Theo Berson (maçonnerie), Odilon Weulersse (métallerie), Romain Billy (peinture et décoration), Louis Godin (plomberie et chauffage), Gabin Billottet (taille de pierre), Eloise Wolf (art floral), Lucas Voulquin et Baptiste Sechepine (jardiniers paysagistes), Deven Cuzzocrea (bijouterie-joaillerie), Theo Burdy (fabrication additive), Valentin Roussel (peinture automobile), Quentin Begey (technologie automobile), Eléonore Barc (technologie des véhicules industriels).
Une journée pour réenchanter les métiers de la santé
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