La navigation fluviale présente un potentiel de développement économique, de création d’emplois et d’attractivité touristique pour la Bourgogne-Franche-Comté. Illustration à Saint-Jean-de-Losne (21) où la Région s’apprête à signer, avec les acteurs locaux, une charte fluviale de territoire, inédite et ambitieuse.
Pour les bateliers et les amateurs de nautisme du monde entier, le nom de Saint-Jean-de-Losne est familier. Les bateaux construits ici, en Côte-d’Or, partent naviguer sur tous les continents ; et l’été, sur les pontons du premier port fluvial de France, on entend surtout parler anglais.
« L’activité fluviale, c’est un écosystème avec une dizaine d’entreprises sur le port : location et vente de bateaux, construction navale, réparation et maintenance, stationnement à l’eau ou à sec, amarrage de paquebots. On a aussi des croisiéristes et des péniches-hôtels » énumère Marie-Line Duparc, la maire de cette toute petite commune (0,6 km2) qui accueille chaque année 25 000 visiteurs, dont 9 000 passagers de paquebots fluviaux.
Il faut dire que Saint-Jean-de-Losne se trouve au carrefour de plusieurs voies d'eau - la Saône, le Canal de Bourgogne et un peu plus au nord, le Canal du Rhône au Rhin et le canal de Champagne à Bourgogne - et de trois grands itinéraires cyclables - la Voie Bleue, l'EuroVélo 6, le Tour de Bourgogne à vélo -. À la fois touristique et industriel, cet écosystème fluvial génère 130 emplois directs et jusqu’à 250 emplois saisonniers.
Malgré sa renommée internationale, le port souffre d’un manque de notoriété et d’attractivité au niveau national. Mais la donne pourrait bien changer, comme l’a constaté la présidente de Région Marie-Guite Dufay lors d’une visite sur place le 17 mars 2021. Tout d’abord, à l’été 2020, la crise sanitaire a conduit les Français à redécouvrir le tourisme fluvial qui attirait auparavant essentiellement une clientèle étrangère.
Une filière qui peine à recruter
Surtout, depuis fin 2019, les acteurs locaux se sont engagés dans une démarche inédite et ambitieuse : l’élaboration d’une charte fluviale de territoire a associé socio-professionnels et habitants autour de la Communauté de communes Rives de Saône et du Pays Beaunois. Abordant tous les domaines (infrastructures, formation, tourisme, environnement…), ce projet de territoire sera signé officiellement le 23 avril 2021. Il prévoit notamment l’aménagement et l’embellissement de la gare d’eau, la création d’une marque de territoire ou encore la réhabilitation d’une friche industrielle en pôle touristique et culturel.
La Région Bourgogne-Franche-Comté, qui a adopté fin 2020 son schéma de l’itinérance touristique, apportera sa contribution à ces initiatives, notamment via son Plan d’accélération de l’investissement. Elle a déjà co-financé les travaux de la capitainerie (accueil fluvial et touristique) qui sera mise en service en mai 2021 ainsi que l’achat d’une faucardeuse. Cette machine permet de lutter contre les algues qui envahissent le port.
Un travail particulier sera également engagé dans le domaine de la formation professionnelle : en effet, la filière fluviale peine à recruter dans certains métiers (logistique, manutention, maintenance…) alors qu’elle offre de très beaux débouchés. Un appel à projets sur les innovations territoriales en matière de formation sera ainsi proposé lors de la commission permanente du 9 avril prochain.
Technoport de Pagny : les atouts d’un site multimodal
Générant cinq fois moins d’émissions de CO2 que le transport par camion, le fret fluvial pourrait bien représenter une solution d’avenir pour la logistique et le flux de marchandises. C’est en tout cas l’ambition de la Région Bourgogne-Franche-Comté, principal financeur du Technoport de Pagny, à Pagny-le-Château (21).
Cette plateforme portuaire sur la Saône présente en effet de sérieux atouts : placée en tête de l’axe Saône-Rhône-Méditerranée, elle est connectée au réseau ferroviaire et située à quelques minutes de l’autoroute A36. Elle offre donc des solutions multimodales (voie d’eau/train/route) mais aussi une centaine d’hectares de foncier disponible.
Utilisé principalement pour l’acheminement de céréales et de bois, le Technoport a vu transiter près de 300 000 tonnes de marchandises en 2020. Mais le potentiel de la plateforme est encore sous-exploité ; Pagny peut accueillir de nouvelles entreprises désireuses de mettre en place des circuits de transport vertueux au plan environnemental.
Les Rendez-vous du Tourisme en Bourgogne-Franche-Comté sont…
Lire l'articleEt les meilleurs projets Tourisme & Patrimoine sont …
Lire l'articleNouvelle étape dans les métamorphoses d’un château
Lire l'articleUne question, une demande ? Contactez directement nos équipes !
Nous contacter