Le groupe familial Hébert Group a fait visiter ses locaux jurassiens et exposé ses ambitions à la Présidente de Région ce mardi 23 janvier. Une révolution pour le conditionnement de demain est en route.
Benoit Hébert, directeur financier de l’entreprise, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région et Jean-Paul Duthion, le maire d’Orgelet ont pris part à la visite de l’entreprise. Photo : Xavier Ducordeaux.
Créer un matériau inédit permettant de révolutionner le monde des emballages. Vous pensez que c’est impossible ? Hébert Group veut justement prouver le contraire.
Comment ? Grâce à la pulpe sèche. Un procédé inédit inventé par des Suédois mais qui se concrétise dans le Jura, à Orgelet où le groupe Hébert est solidement établi depuis des décennies.
La présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, n’a pas manqué de rendre visite, ce mardi 23 janvier à Benoît Hébert, le directeur financier de l’entreprise, qui s’emploie à révolutionner le monde des emballages tout en respectant les normes évoluant vite dans ce secteur.
Depuis que l’arrière-grand-père a créé l’entreprise, reprise par Benoit, et ses cousins Mathieu et Julien, celle-ci n’a cessé de croitre et de se réinventer : des bobines de couture aux boites de crèmes glacées, jusqu’à la pulpe sèche.
Benoit Hébert. Photo : Xavier Ducordeaux.
Une technologie inédite découverte
Depuis les années 2010, le plastique souffre d’un déficit d’image. Mais le groupe ne choisit pas de s’orienter vers du plastique recyclé. Pourquoi ? « Parce que rien ne garantit que le plastique dont il provient n’ait contenu que des matières alimentaires », explique le dirigeant de l’entreprise. Le groupe cherche alors une nouvelle matière qui s’appuie sur les atouts du plastique, sans répliquer ses contraintes environnementales.
Ils découvrent une technologie inédite : la pulpe sèche. Cette matière à base de papier dont on extrait la fibre de cellulose pour modeler la matière et la transformer en une sorte de coton volatile qui va être tissée grâce à de la pression et de la chaleur puis découpée pour obtenir la forme choisie.
Toutes les pertes de matières vont ensuite être réintégrées dans la première machine permettant ainsi d’éviter tout gaspillage de matière. On obtient à la fin une matière renouvelable et biosourcée sans une goutte d’eau dépensée.
Marie-Guite Dufay, en visite dans le Jura mercredi 24 janvier dernier. Photo : Xavier Ducordeaux
Un nouvel hangar à 7 millions d’euros construit
Pour permettre l’utilisation d’une matière aussi innovante, il a fallu construire un tout nouvel hangar. Celui-ci jouxte les locaux actuels situés à Orgelet. 7 millions d’euros auront été nécessaires pour construire le bâtiment de 5000m². « Toute l’expertise est concentrée sur un même lieu de 85000m², ce qui permet un haut niveau de service », détaille Benoit Hébert, qui croit au Made in Jura. Et ce n’est pas le seul, puisque France Relance et France 2030 soutiennent son projet.
Une initiative saluée par Marie-Guite Dufay, qui s’est réjoui de voir cette nouvelle ligne de production éclore sur les terres historiques de l’entreprise jurassienne. Cette dernière a d’ailleurs contacté l’Agence économique régionale pour percevoir des aides innovations liées à la transformation digitale.
Benoît Hébert présente la maquette du nouvel hangar. Photo : Xavier Ducordeaux.
La première usine au monde de moulage de pulpe sèche peut démarrer son activité
L’entreprise a d’ailleurs été récompensée par de nombreux prix et certifications pour son engagement environnemental, pour la sobriété énergétique ou bien le respect strict des normes d’hygiène appliquées.
Neuf mois après, tout est prêt pour se lancer. La première usine de moulage de pulpe sèche au monde est prête à démarrer son activité. Et ce n’est que le début de l’aventure pour l’entreprise qui fourmille déjà d’ambitions.
Si la ligne de production ne fonctionne pas encore, l’objectif est d’atteindre le même résultat et la même productivité que dans l’entrepôt d’à côté. Un pari ambitieux que les Hébert s’attèlent sans relâche à relever.
Jean-Paul Duthion, le maire d’Orgelet, Benoit Hébert, Marie-Guite Dufay, et la conseillère Régionale Liliane Lucchesi posent devant la première ligne mondiale de moulage de pulpe sèche. Photo : Xavier Ducordeaux.
La société Hébert s’impose dans le paysage des emballages
Pour rappel, l’entreprise jurassienne connait un nouvel essor dans les années 60 grâce à un procédé inédit nommé IML pour « In mold labeling », un film décoré qui va se nicher à l’intérieur du moule et qui permet une personnalisation infinie et surtout un produit mono-matière, ce qui facilite grandement son recyclage.
Avec l’arrivée des grandes surfaces, le besoin d’emballage a explosé dans tous les secteurs d’activité mais principalement dans celui de l’alimentation où Hébert group s’impose. Devenant l’un des partenaires principaux pour les emballages de fromage frais, d’épices ou bien de crème glacée.
L’emballage permet d’identifier les produits mais surtout d’assurer les normes de conservation et de limiter le gaspillage alimentaire. Hébert travaille aussi en collaboration avec des grandes marques d’épices françaises.
L’entreprise génère 55 millions de chiffre d’affaires par an dont 5 millions qu’elle investit chaque année.
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