La Région et l’Etat ont réuni vendredi 18 septembre 2020 les associations et personnes engagées dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Les interventions et débats ont porté sur les impacts de la crise sanitaire sur les femmes dans deux domaines : la santé et l’emploi.
Plus de boulot, plus de stress, plus de fatigue : dans bien des foyers, les femmes racontent les mêmes difficultés. La crise sanitaire a mis en lumière non seulement les inégalités entre les hommes et les femmes, notamment au sein des familles, mais aussi leur aggravation durant le confinement. « En réalité, je m’occupais des enfants la journée, et je travaillais le soir » témoigne une jeune maman active de 35 ans. Réunis à Longvic le 18 septembre dernier, les acteurs de la lutte pour l’égalité des sexes en région étaient invités à débattre sur l’impact de la crise sanitaire 2020 sur les femmes. Bien sûr, la crise n’a pas été vécue de la même façon par tous les couples − et dans certains, elle a favorisé le dialogue. « Mais dans la réalité, on note de graves surcharges cognitives chez les femmes, et notamment les mères, qui se sont retrouvées à devoir jongler entre télétravail et charges familiales » confirme Karla Martinez de FETE. Cette situation a été aggravée pour les femmes élevant seules les enfants, comme l’ont pointé Yves Bard et Caroline Debouvry en présentant le rapport du CESER "Femmes et monoparentalité, un double constat d’inégalités". Rappelons que les femmes représentent 80% des familles monoparentales et sont de ce fait plus exposées à la pauvreté.
Multiplication des violences conjugales
Cette journée d’échanges été l’occasion pour Marie Pugliese de MGEN - MutElles, de rappeler que si les femmes meurent moins du Covid-19 que les hommes (60% vs 40%), les difficultés d’accès aux soins habituels, en particulier au recours à l’IVG, restent importantes. Elle a également relevé que les violences conjugales s’étaient multipliées durant le confinement. Raison pour laquelle l’Etat a déployé un plan d’urgence contre les violences, par exemple en créant des points d’accueil pour les victimes dans des centres commerciaux. Parallèlement, des Entrepren’Heureuses ont témoigné de la situation périlleuse de nombreuses créatrices et cheffes d’entreprise pendant cette crise et au-delà. Un sujet sur lequel l’association 60 000 rebonds a exposé des solutions concrètes pour rebondir professionnellement.
Un centre de ressources en projet pour la Bourgogne-Franche-Comté
Co-construite par la Région Bourgogne-Franche-Comté et l’Etat, la journée a réuni une centaine de participants ; et surtout participantes : « On se rend compte qu’il y a beaucoup d’acteurs et d’actrices qui travaillent sur cette question de l’égalité, mais très peu se connaissent » indique Laetitia Martinez, vice-présidente de la Région en charge de l’égalité. « L’objectif de ces rencontres, qui ont démarré en 2018 sous l’impulsion de la Région, c’est de renforcer et progressivement structurer ce réseau. Et de nous appuyer sur les énergies comme celles d’aujourd’hui pour créer, à notre échelle, l’équivalent du centre francilien Hubertine Auclert ». Un centre qui contribuerait avec l’ensemble de ses membres, à la lutte contre les inégalités et les discriminations fondées sur le sexe et le genre, et promouvrait l’égalité femmes-hommes en Bourgogne-Franche-Comté. Ce projet est proposé dans le cadre du prochain contrat de plan Etat-Région 2021-2027.
Tâches ménagères : les hommes, toujours à la traîne
Le confinement n’a fait qu’accentuer un déséquilibre déjà existant. L’Insee mène tous les dix ans une enquête « emploi du temps » qui s’intéresse entre autres au nombre d’heures consacré au travail domestique chaque jour. La dernière, datée de 2010, fait toujours état de différences criantes : là où les femmes consacrent en moyenne 3 h 52 quotidiennes au « temps domestique », les hommes n’y accordent que 2 h 24. « Ces chiffres évoluent très lentement, indique Anne Brunner, directrice d’études à l’Observatoire des inégalités, à Reporterre. Depuis 1999, les femmes consacrent 22 minutes de moins aux tâches domestiques, principalement parce qu’elles cuisinent moins, mais les hommes seulement une minute de plus. Et quand on regarde le détail, les tâches les plus répétitives et les moins valorisées, comme les courses, le ménage et la lessive, sont assumées par les femmes alors que les hommes se réservent le bricolage. »
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