Charolais : le titre reste en Bourgogne-Franche-Comté

Il y a encore quelques années, le Concours Général Agricole (CGA) de Paris ne laissait guère de place aux surprises. Au moment d’élire la championne et le champion des charolais, c’était une bourguignonne ou un bourguignon qui sortaient du chapeau, 9 fois sur 10. Les choses ont changé. La faute au succès de la race et aux efforts de Charolais France, qui a su exporter la charolaise partout en France, pour en faire aujourd’hui la race à viande la plus populaire de l’hexagone. On trouve aujourd’hui des élevages dans 89 départements français : seuls ceux de l'agglomération parisienne et ceux de la Côte d'Azur n'élèvent pas de charolaises !

Conséquence : lors des concours, la liste des territoires candidats aux titres s’allonge, avec notamment une concurrence féroce venue de Vendée, de l’Allier ou de Cher. Sur 41 bêtes présentées au concours de Paris 2024, seules 8 étaient issues d’un élevage de Bourgogne-Franche-Comté. Mais quelles bêtes ! La région parvient à sortir les meilleurs spécimens de la catégorie. Cela s’est une nouvelle fois vérifié lors de cette édition 2024. Sur 8 sections, la région en emporte 3, et s’adjuge le grand prix de championnat. Le plus haute distinction. C’est une éleveuse de la Nièvre, Rosanne Lemaître, qui est allée décrocher le graal.

Avec son taureau Redoutable, joli bébé de 1.650 kilos, la jeune agricultrice était attendue au tournant : son animal avait déjà été sacré vainqueur de la finale nationale à Moulins en novembre dernier : « Si on l’emporte, ce serait vraiment la Chantilly et la cerise sur le gâteau ! » nous confiait-elle, au moment de pénétrer sur le ring. Vainqueur facile de sa section, Redoutable remontait sur le ring en fin de journée, pour la finale toutes catégories.

Face aux quatre autres plus beaux spécimens français, il ne tremblait pas. Solide sur ses appuis, le taureau était finalement paré de l’écharpe Bleue Blanc Rouge, synonyme de triomphe. Rosanne, en larme, n’en revenait pas :

Cette victoire à Paris marque la fin des concours pour Redoutable. Le champion a épuisé son quota de concours et ne peut plus participer à des compétitions. Mais une belle vie l'attend : « Quand il va revenir de Paris, on va le laisser reposer quelques jours, puis il ira avec ses vaches, au pré » assure Rosanne.

L’éleveuse, elle, va pouvoir souffler, après 12 mois de travail pour amener Redouble au sacre : « C’est l’aboutissement d’un long travail. C’est du temps, de l’argent, de la pression, mais aussi que des bonnes choses quand on est passionné » peut savourer Rosanne.