Ces icaunais qui ont pitché au salon de l’agriculture

L’exercice n’est pas facile, et les deux hommes n’ont pas franchement l’habitude de s’y confronter : Jean-Claude Duval et Jean-Yves Desbordes, créateurs de la startup Agrafes Viti 4 basée à Venoy, dans l’Yonne, étaient conviés à pitcher leur projet au salon de l’agriculture, dimanche 25 février. Les deux hommes ont créé une agrafe viticole en fibre de bois biodégradable. Ils ont présenté leur concept sur le stand du ministère de l’agriculture, dans le cadre du concours Agreenstartup.

100 % français, 100 % biodégradable
Le produit est simple, encore fallait-il le penser. Les agrafes utilisées pour le palissage étaient jusque-là soit en plastique, soit en métal. En fin de saison, elles restaient dans les vignes, polluant les sols : « J’ai posé beaucoup de ces agrafes dans mes expériences précédentes, se rappelle Jean-Claude Daval ; on me disait : il n’y a vraiment pas d’autre solution ? J’ai donc conçu cette agrafe en 2017. »

Rejointe par Jean-Yves début 2020, la société est finalement créée en 2022, sous le nom d’Agrafes Viti 4.0. La phase de commercialisation du produit débute tout juste, mais la société enregistre déjà de sérieux clients : la maison Albert Bichot, à Beaune, ou encore le domaine Laroche, à Chablis, pour ne citer qu’eux : « Ce sont eux même qui m’ont dit : ton agrafe, elle se décroche très bien, on gagne 20 % de temps. Alors quand vous passez cinq jours à travailler pour décrocher des agrafes, vous gagnez une journée ! »

La jeune startup icaunaise a bénéficié en fin d’année dernière d’un suivi et d’une aide financière de la Région Bourgogne-Franche-Comté, au travers de son agence de développement économique : « ça nous a vraiment lancés et nous a permis d’investir dans une machine de production » explique Jean-Claude. Capable de produire plus de 500 000 agrafes par jour, Agrafes Viti 4.0 va vite atteindre ses limites : « C’est un marché saisonnier, que l’on peut évaluer à 30 millions d’agrafes par an pour la France ; nos capacités de production vont au-delà. »

Jean-Claude et Jean-Yves veulent profiter du salon de l’agriculture pour sonder d’autres marchés : « On a sans doute des choses à développer avec les maraichers, ou d’autres filières. C’est le début d’une belle aventure. » Les deux entrepreneurs n’ont pas remporté le concours de pitch. Mais ils repartent de Paris galvanisés par l’intérêt du jury et du public présent : « On a fait de belles rencontres, on s’est fait connaitre. On a reçu les félicitations du président des chambres d’agriculture de France. On est heureux d’avoir participé à ce concours » conclut Jean-Claude Daval.