Cinq candidats, cinq médailles : nos champions engagés aux Worldskills cette semaine à Lyon rentrent tous en Bourgogne Franche-Comté avec une médaille d’excellence autour du cou. L’aboutissement de deux années de travail, et la reconnaissance de leurs talents.
La 47e édition des Worldskills s’est achevée dimanche 15 septembre, au Groupama Stadium de Lyon. Cette compétition, sorte de Jeux olympiques des métiers réservés aux moins de 23 ans, voit s’affronter des jeunes du monde entier dans leurs disciplines respectives. On élit le champion du monde des jeunes boulangers, des peintres en bâtiment, ou des web designers. La Chine a écrasé le concours, en remportant 36 médailles d’or sur 66 possibles.
Mais l’équipe de France a fait mieux que se défendre. A domicile, elle réalise le meilleur bilan de son histoire, en terminant sur le podium des nations derrière la Chine et la Corée, avec 13 médailles dont 6 en or, auxquelles il faut ajouter les 24 médailles d’excellence : des médailles attribuées aux candidats ayant totalisé un minimum de 700 points dans leur catégorie. Pour vous donner une idée, cela correspond à une note de 17,5/20.
Au sein de l’équipe de France, on comptait cinq Bourguignons-Franc-Comtois. Les cinq sont ressortis du stade lyonnais avec la médaille d’excellence autour du cou.
Engagés dans la catégorie intégration robotique, Thomas Beuchot et François Marty terminent au pied du podium. Comme Victor Dugrenot et Maxime Gallot il y a deux ans. Les deux Côte-d’Oriens se classent quatrièmes, derrière un trio asiatique (Chine, Corée, Taiwan) : « Il y a forcément un petit sentiment de déception mais on est quand même fiers de ce qu'on a fait » souffle Thomas Beuchot à la sortie du stade. Son compère François Marty, un temps déçu, veut lui aussi relever la tête : « Il y a un peu de déception, mais avec un peu de recul, on se dit qu’on a beaucoup appris, beaucoup grandi. Il y a beaucoup de positif. On part quand même avec une médaille, la médaille en chocolat, mais ça reste quand même une médaille. On a fait un grand voyage et on peut être fiers de ça. »
François, toujours en étude, va retrouver les bancs de Polytech Dijon (21) très vite. Thomas, lui, s’apprête à traverser l’Atlantique pour acquérir de l’expérience dans une entreprise canadienne.
Basile Menassol sur le toit de l’Europe
Pas de déception du côté de Basile Menassol. Le Pontissalien, futur dessinateur industriel, termine 6e de sa compétition, avec une médaille d’excellence autour du cou. Premier Européen, il obtient le meilleur classement d’un Français dans cette catégorie depuis qu’elle est présentée aux Worldskills. Une fierté : « C’est le fruit du travail fourni. Avec l’équipe métier, la famille. C’est la récompense du savoir-faire que l’on arrive à acquérir. Tout l’entrainement, cette compréhension de la mécanique… C’est énorme » se félicite l’élève de Supmicrotech, à Besançon.
Il y a encore quelques années, Basile cherchait sa voie. En seconde générale, pour faire comme tout le monde, il savait qu’il n’y avait pas sa place. Il a choisi la voie de la professionnalisation. Il se découvre des talents après un bac pro microtechniques à Morteau puis un BTS conception industrialisation. Les résultats suivent, ce qui lui permet d’intégrer Supmicrotech, à Besançon. Aujourd’hui, il est en dernière année d’école d’ingénieur et sixième mondial des jeunes dessinateurs industriels. Un parcours de champion.
Une première dans le monde de la mécatronique
Dans la catégorie des mécatroniciens -une discipline qui allie mécanique, électronique et informatique- jamais la France n’avait obtenu l’excellence. Raphaël Carvalho et Sébastien Lacroix l’ont fait. Les deux Jurassiens repartent de Lyon eux aussi avec la médaille d’excellence autour du cou : « On est ultra fiers » commente Raphaël en serrant sa médaille avec le poing fermé. « Cela fait quatre ans que l’on se prépare, c’est juste génial, magnifique » enchaîne Sébastien.
Raphaël est ingénieur en automatisation chez Machines Pagès à Foncine-le-Haut (39) ; Sébastien poursuit ses études d’ingénieur à Supmicrotech à Besançon. Comme Basile. Demain, ils retrouveront le Campus bisontin, où ils devraient être accueillis en héros.
De l’or pour Serge Goulaief
Il y a un peu de Bourgogne-Franche-Comté dans la médaille d’or du jeune Denis Merlo. Ce candidat des Hauts-de-France, champion du monde dans la catégorie service en restaurant, a été coaché par le Meilleur Ouvrier de France Serge Goulaieff. Le Bourguignon, qui officiait au lycée des métiers Vauban à Auxerre (89) avant de prendre sa retraite, a accepté de prendre le rôle d’expert pour accompagner Denis dans l’aventure Worldskills : « Je suis très très heureux de cette médaille, qui a un vrai accent bourguignon. Denis venait une fois par mois au CIFA d’Auxerre pour s’y entraîner. On a fait un super travail d’équipe avec des entreprises locales comme le Borvo ou la Chablisienne. C’est une énorme fierté d’avoir décroché le titre. »
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