Le 31 mai 2022, la Dijonnaise Anaïs Perrichet remportait le prix du public lors du concours national "Ma thèse en 180 secondes". Passionnée par son sujet, la jeune doctorante mène des travaux de lutte contre le cancer du poumon. Portrait.
En quelques jours, elle est passée de l’ombre à la lumière. Anaïs Perrichet n’avait pourtant pas l’habitude des projecteurs. Dans son petit laboratoire situé au Centre Georges François Leclerc (CGFL) à Dijon, la jeune femme vit plutôt recluse. Elle cherche, analyse, et cherche encore. Son domaine : la lutte contre le cancer. Et plus spécifiquement celui qui attaque les poumons. Cela fait maintenant deux ans qu’elle consacre tout son temps à cette « guerre » comme le dit : « J’aime bien la métaphore de la guerre, car c’est complètement ça qui se passe : une guerre entre les cellules de notre corps et les cellules cancéreuses. »
Anaïs est encore étudiante. Elle est en deuxième année de thèse. Passée par le lycée Le Castel (Dijon), c’est à Lyon qu’elle se découvre une passion pour la recherche : « J’étais en DUT génie biologique. J’ai fait un stage dans la recherche contre le cancer. Toutes les journées étaient passionnantes. C’est à ce moment-là que je me suis dit que je voulais faire une thèse pour pouvoir travailler sur mon propre projet pendant trois ans et pouvoir être utile pour beaucoup de personnes. »
« On trouvera le moyen de guérir le cancer du poumon »
La région Bourgogne-Franche-Comté la suit dans son projet. C’est elle qui finance à 100 % ses travaux au sein du Centre régional de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc. Depuis, Anaïs travaille sans relâche avec ses « frères d’armes », les souris, auxquelles elle injecte des cellules cancéreuses pour trouver les meilleurs traitements. Et ça marche. Ses avancées ont permis d’améliorer la qualité des traitements. Elle en est sûre : un jour, elle ou ils trouveront : « Impossible de dire quand, mais oui, un jour, on guérira le cancer du poumon. »
Parce que ses journées n’étaient sans doute pas encore assez longues, Anaïs s’est lancée il y a un an un nouveau défi : celui de vulgariser ses travaux de recherche, « pour que tout le monde soit au courant de ce qui se fait actuellement. » Elle s’inscrit au concours Ma thèse en 180 secondes. En trois minutes chrono, il s’agit de présenter ses travaux de recherche de façon ludique et compréhensible par tous. Un vrai travail d’écriture… et d’acteur. La jeune femme franchit l’étape régionale, puis gagne sa demi-finale nationale. Le 31 mai dernier, elle se retrouve sur les planches de la Bourse du travail, à Lyon, pour la finale nationale.
Son exposé fait mouche. Le jury lui préfère celui d’Alphanie Midelet, doctorante à l’Université Grenoble-Alpes sur le traitement des apnées du sommeil. Mais les spectateurs ne s’y trompent pas et offrent à Anaïs le prix du public : « C’était incroyable ! Il y avait 1 500 personnes dans la salle. Avoir le prix du public, ça fait vraiment chaud au cœur, parce que ça veut dire que j’ai touché le plus de personnes. »
Deux mois après, Anaïs est encore sur son petit nuage. Elle a repris le chemin du CGFL et retrouvé ses petites souris, sa molécule iL1-beta. Dans un an, elle terminera sa thèse. Mais elle ne compte pas s’arrêter : « J’espère pouvoir poursuivre mes travaux. La guerre contre le cancer est longue, mais on gagne du terrain années après années. J’aimerais participer à la victoire finale. » Et la victoire, Anaïs, elle connait.
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