Le train est de nouveau sur les rails : après 8 mois de travaux, la ligne des Horlogers qui relie Besançon à la Chaux-de-Fonds en Suisse est réouverte. L’inauguration a eu lieu jeudi 14 novembre 2024.
« Valdahon, ici Valdahon : 2 minutes d’arrêts ! » La voix de Simone Hérault raisonne à nouveau au-dessus des quais de la gare du Haut-Doubs. On ne l’avait plus entendue depuis mars dernier. Et pour cause : la ligne des Horlogers qui part de Besançon pour rallier la Suisse était totalement fermée. Elle a réouvert le 31 octobre, après 8 mois de travaux. Un chantier colossal de 53,5 millions d’euros, co-financé par la Région, l’Etat et SNCF Réseaux.
L’inauguration a eu lieu jeudi 14 novembre 2024, en présence de nombreux élus. Mise en service en 1884, la ligne avait bénéficié d’une première remise aux normes entre 2019 et 2021 : 35 kilomètres de voies avaient été rénovées. Cette deuxième phase de chantier a permis de remettre à neuf 22 autres kilomètres : « Certains composants de voies avaient plus de 100 ans : il y avait urgence à agir » rappelle Maxime Chatard, directeur régional d’SNCF réseaux. En plus des 22 kilomètres de voies restaurées, treize ponts ont été consolidés, une dizaine de tunnels sécurisés et deux gares rendues accessibles aux personnes à mobilité réduite : Saône et Besançon-Mouillère.
« Ce sont 3 900 places offertes chaque jour dans les deux sens : on a 2 100 voyageurs en moyenne sur la ligne, ce qui nous laisse de l’espoir pour aller chercher encore un peu plus de trafic » espère Ronan Bois, directeur régional SNCF voyageurs. Le potentiel est là. Rien que dans le Grand Besançon, la Présidente Anne Vignot a comptabilisé 1 236 actifs partant chaque jour travailler en Suisse. 97 % d’entre eux s’y rendent en voiture.
Le sourire aux lèvres, la Présidente de la Région Marie-Guite Dufay a fait l’un de ses plus courts déplacements de mandat pour participer à l’inauguration, elle qui habite dans le quartier de la Mouillère à Besançon :
Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-ComtéL’investissement est colossal. Il est à la hauteur de l’enjeu écologique, à la hauteur de la place que tient cette ligne dans le cœur des bisontins et des doubistes. Cette ligne des horlogers, nous l’aimons. Elle était vieille, elle avait vraiment besoin d’être confortée.
Elle aura besoin de l’être encore … Il reste 18 kilomètres qui n’ont pas encore pu être traités. La Présidente a néanmoins prévenu : « Je ne suis pas sûre que dans les mois, les années à venir, nous soyons en capacité d’inaugurer des investissements aussi importants compte tenu du contexte budgétaire dans lequel nous entrons. » Message reçu par l’Etat, qui s’est montré rassurant : « Le Contrat de Plan Etat-Région nous protège sur les crédits contractualisés. Nous pourrons continuer à travailler sur ces sujets de mobilité et d’accessibilité qui sont majeurs » a affirmé Anne Coste de Champeron, Secrétaire générale pour les affaires régionales de la préfecture de Bourgogne-Franche-Comté.
En attendant la prochaine étape, les voyageurs de la ligne apprécient : « Je l’emprunte tous les jours pour faire Besançon – Valdahon - Besançon, nous confie Christine ; j’ai l’impression que le train est un peu plus rapide ; et surtout, c’est nettement plus confortable. On est moins secoué, c’est plus silencieux. »
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