Une journée régionale d'échanges de pratiques et d'expériences autour de la thématique de l'habitat s’est déroulée jeudi 3 octobre 2024 à Baume-les-Dames (Doubs).
Mise en œuvre par la Région, l’Etat et la Banque des Territoires, la journée a été ouverte par Arnaud Marthey, maire de la commune et conseiller régional. Heureux d’accueillir les élus, chefs de projets et techniciens présents, il a évoqué les chantiers menés à Baume-les-Dames. « Notre commune est une centralité dotée d’atouts réels, dont une offre de soins complète et beaucoup de commerces. Cela lui donne une image positive auprès des nouveaux arrivants ». Concernant la requalification des espaces publics et la revitalisation commerciale en cours, Arnaud Marthey a insisté sur l’importance du portage immobilier pour les rénovations de logements, l’occupation des appartements vacants et la gestion des pas-de-porte commerciaux. « Reconquérir le centre, tout en laissant sa place au véhicule particulier, est une question centrale. C’est complexe, d’où l’intérêt d’échanger entre nous » a-t-il ajouté.
Des centralités rurales soutenues par la Région
Une vision partagée par Eric Houlley, vice-président de la Région en charge de la cohésion territoriale, de la politique de la ville, des ruralités, des parcs naturels et des contrats de plan. « Les fragilités des petites villes sont connues. Elles perdent souvent des habitants, des commerces, des services publics. La Région Bourgogne-Franche-Comté intervient donc fortement pour accompagner ces communes dans la revitalisation de leur cœur. »
Le dispositif régional « Centralités rurales en Région » (C2R) y est d’ailleurs pleinement dédié. Cette enveloppe pluriannuelle (50 M€) soutient ainsi 128 centralités rurales (de moins de 15 000 habitants) situées hors des grands pôles urbains. A hauteur de 500 k€ maximum par commune, il s’agit autant d’appuyer des investissements en matière d’aménagement qualitatif que de rénovation et de construction.
Le 5 septembre 2024, la Région a ainsi contractualisé avec la commune de Saint-Claude et la Communauté de communes Haut-Jura Saint-Claude.
« Centralités rurales en Région » (C2R) est également combinable avec les programmes de revitalisation portés par l’État, tels que « Petites villes de demain » (PVD) et « Action cœur de ville » (ACV).
« Des échanges pour s’alimenter mutuellement »
Cyril Masselot, chercheur à l’Université de Franche-Comté (lire ci-dessous), a, quant à lui, valorisé l’utilité de ces retours d'expériences à partir de projets concrets et opérations. Et Eric Houlley de compléter : « c’est très fécond de faire ce travail, d’échanger les bonnes pratiques, de s’alimenter mutuellement ».
A l’issue des échanges, la centaine de participants a profité d’une déambulation dans le centre-bourg, destinée à éclairer les réalisations de la commune de Baume-les-Dames. Rénovation de la médiathèque et du cinéma, requalification de logements en centre-ville au bénéfice des seniors, piste cyclable, passage en zone 30 km/h, ouvrage de stationnement. Autant de leviers ayant permis de bonifier l’existant.
C2R, un outil utile et pratique de la Région, au service des centralités rurales
Les objectifs du dispositif :
- garantir un socle commun de services aux citoyens,
- redynamiser les centres-bourgs et centres villes par une action globale,
- maintenir les services pour les habitants des centralités et de leur bassin de vie,
- animer un territoire peu dense et éloigné des grandes agglomérations,
- lutter contre le sentiment d’abandon ou de délaissement pouvant être ressenti par les habitants.
Deux types de conventionnement cadre et d’accompagnement sont envisageables :
- les communes disposant déjà d’une stratégie de revitalisation (antérieure à 5 ans) peuvent bénéficier d’une enveloppe maximale de 500 000 € ;
- les communes non dotées de stratégie globale de revitalisation (antérieure à 5 ans) peuvent bénéficier d’une enveloppe maximale de 200 000 €, afin de réaliser l’étude de revitalisation et un projet.
L’œil d’un chercheur universitaire
Cyril Masselot, chercheur à la Maison des sciences et de l’environnement (université de Franche-Comté), travaille sur l’accompagnement des processus de revitalisation, au sein d’une équipe interdisciplinaire. « La notion de revitalisation n’est pas définie, ni par les acteurs, ni par les scientifiques. Nous essayons donc d’apporter notre pierre à l’édifice ». En comparant un certain nombre de travaux territoriaux, les chercheurs ont ainsi repéré cinq principes opérationnels : la prise de conscience d’un déclin territorial ; la définition d’un espace-temps (où travaille-t-on et combien de temps ?) ; la mobilisation de ressources (humaines, matérielles) existantes ou à inventer ; la mise en place d’un plan d’action commun ; l’observation de changements dans les territoires. « Mais, ce n’est ni une recette définitive, ni d’un plan irrévocable. Il s’agit simplement d’orientations à réinterroger au cours du temps. Car des choses peuvent évoluer en cours de route. »
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