Entretien avec Pierre Clément, directeur du Vyv festival

Le Vyv existe depuis peu dans notre paysage culturel local. D’où est né ce festival ? 
Il est né d’un festival existant en Belgique : les Solidarités de Namur. L’idée était d’avoir une belle programmation pour rassembler un public sensible à toutes les solidarités. Mais les Belges ont leur approche très spécifique, centrée sur le nationalisme. Nous, on est axés sur le quotidien de tous, sans exception.

Comment vous êtes-vous retrouvé propulsé à la direction de ce festival ?
Être directeur de festival est une première pour moi ! Je venais des médias, j’ai travaillé pour la télévision auparavant. Et je suis un grand amoureux de la musique. Ça s’est joué comme ça, au fil des rencontres. C’est une aventure passionnante. On doit travailler en équipe, un peu comme dans une rédaction finalement, et apprendre à s’entourer des bonnes personnes. 

Vous avez lancé l'aventure Vyv en 2019, soit la veille des confinements et de l'arrêt forcé des concerts. Le "timing" n’a pas été trop difficile pour vous ?
Si, ça a été une vraie galère de maintenir ce festival après le Covid. En 2019, on avait réussi à rassembler 20 000 festivaliers. Il était impératif pour nous de revenir en 2021, mais les habitudes de consommation de la culture du public ont beaucoup changé depuis deux ans. Tout se joue à la dernière minute. La casse a été forte.

L’ADN de ce festival, qui est centré sur les solidarités, est une proposition unique dans notre région ?
Je ne connais pas d’autres gros festivals régionaux qui affichent cette sensibilisation à l’engagement social et solidaire. Cette année, on a conçu une déambulation entre les scènes qui oblige le public à passer à travers des stands d’initiatives. Ces acteurs travaillent sur des problématiques comme l’insertion des réfugiés en France, ou la détresse psychologique des étudiants.

Le Vyv festival possède une programmation rock assez pointue… Vous avez réussi à programmer Liam Gallagher, l’emblématique leader d’Oasis !
Liam Gallagher va jouer en Angleterre les 3 et 4 juin, avec une jauge de 125 000 spectateurs… C’est une chance qu’il passe par ici. J’espère que les Dijonnais vont se réveiller pour aller le voir ! Son dernier album, « C’mon you know », est sorti il y a quelques jours. Maintenant, il faut que les festivaliers viennent en nombre et on sera les plus heureux des organisateurs.