La métropole de Dijon a engagé la construction d'une station de production d'hydrogène "vert". D’ici 2030, elle ambitionne de faire fonctionner 100 % de ses transports publics avec ce carburant non polluant.
Auxerre lançait il y a deux mois son projet hydrogène destiné à faire fonctionner ses bus et ses trains d’ici 2023. Dijon a lancé le sien à son tour, mercredi 19 mai 2021. Un projet tout aussi ambitieux qui prévoit la création de deux unités de production d’hydrogène vert sur l’agglomération. La première au nord de l’agglomération, utilisant l'énergie provenant de l’usine d'incinération des ordures ménagères pour fabriquer de l'hydrogène par électrolyse de l'eau. Les travaux ont débuté, la mise en service est prévue dès début 2022.
La seconde station ouvrira en 2023 au sud de la ville. Elle sera alimentée par une ferme photovoltaïque de 12 hectares recouvrant une ancienne décharge et par une unité de méthanisation de boues d'épuration. Ces installations vont permettre à la métropole de convertir progressivement sa flotte de camions poubelles et de bus à l'hydrogène.
Dès 2022, Dijon fera ainsi circuler 8 camions poubelles à hydrogène et l'année suivante 27 bus à hydrogène (ce qui sera alors la plus importante flotte de ce type en France). « Ce sont 1 750 tonnes de CO2 qui seront économisées chaque année, soit l’équivalent de 24 millions de kilomètres en voiture citadine » s’est félicité le président de Dijon Métropole, François Rebsamen. D'ici 2030, l'intégralité de la flotte métropolitaine de bennes à ordures (44) et de bus (180) fonctionnera à l'hydrogène.
Le projet est porté par Dijon Métropole Smart EnergHY, société réunissant la métropole, la société locale Rougeot Energie et Storengy (groupe Engie). L'investissement de 100 millions d'euros servira pour 20 millions à la construction des stations d'électrolyse et pour 80 millions à l'achat des véhicules. 19,5 millions ont été apportés par l'Ademe, la Région Bourgogne-Franche-Comté et l'Europe.
Pas si vert que ça l’hydrogène ?
Bleu, jaune, vert, blanc, rose, gris… Pas simple de s’y retrouver dans les couleurs de l’arc-en-ciel de l’hydrogène. Le gris est produit à partir de gaz naturel ; le bleu est issu d’un captage géologique ; le jaune est d’origine nucléaire… De quoi mettre du plomb dans l’aile à l’hydrogène, que l’on considère pourtant comme l’énergie du futur ; alors : écologique ou pas l’hydrogène ? Ecologique bien sûr ! Car il en existe un qui ne fait aucun mal à la planète : l’hydrogène « vert », celui-là même qui sera produit dans la métropole dijonnaise. L’hydrogène « vert » est produit par électrolyse en dissociant l’hydrogène et l’oxygène de la molécule d’eau. Quand l’électricité, nécessaire à l’électrolyse, provient de sources décarbonées comme à Dijon (solaire et méthanisation), l’hydrogène est dit « vert » car produit sans émission de CO2. Dans le monde, cela ne représente qu’1 % de la production totale d’hydrogène. Logique : aujourd’hui, produire 1 kg d’hydrogène vert coûte environ 5 €, contre 1,5 € seulement pour 1 kg d’hydrogène gris.
Calendrier
- 31 juillet 2019 : création de la co-entreprise Dijon Métropole Smart Energhy avec l’entreprise Rougeot Energie,
- Janvier 2021 : entrée au capital de Storengy, filiale d’Engie et lancement de 2 appels d’offre pour le renouvellement des bus et des bennes à ordures ménagères à hydrogène,
- Début 2022 : mise en service de la station à hydrogène nord, située face à l’Unité de valorisation énergétique,
- Début 2023 : mise en service de la station à hydrogène sud, située sur le site de maintenance de bus et de tramway,
- 2030 : 100 % de la flotte de bus et de bennes à ordures ménagères de Dijon métropole en 100 % hydrogène.
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