Initiée en Bourgogne-Franche-Comté par l’Agence régionale de santé, la plateforme « Prêter main-forte » permet aux établissements de soin et de santé de bénéficier d’un renfort ponctuel de bénévoles non-soignants. Dans notre région, une vingtaine de volontaires sont ainsi mobilisés, principalement dans des EHPAD.
D’un côté, des professionnels de santé mobilisés, depuis de longues semaines, en première ligne de la crise sanitaire face à l’épidémie de Covid-19, parfois à la limite de l’épuisement professionnel. De l’autre, des citoyens qui disposent de temps libre et aimeraient se rendre utiles. C’est pour permettre la rencontre entre ces deux mondes que la plateforme « Prêter main-forte » a été lancée le 10 avril dernier.
Initié par l’Agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté et développé par des starts-up d’État en lien avec data.gouv.fr, l’outil a été déployé dans toute la France pour répondre aux besoins exceptionnels des établissements de santé afin de garantir la continuité des services administratifs et logistiques dans un contexte de crise sanitaire sans précédent.
Prêtes à donner quelques heures ou quelques jours, plus de 1 000 personnes se sont déjà portées volontaires dans notre région. Parallèlement, 41 établissements de soin et de santé –principalement des EHPAD– ont souhaité bénéficier de ces renforts. À ce jour, une vingtaine de bénévoles sont déjà intervenus sur le terrain pour aider les équipes dans l’accueil des familles, l’entretien des locaux, le secrétariat ou la préparation des repas.
« Apporter un peu de souplesse »
« Dans un contexte de sollicitation extrême du personnel soignant et d’un fonctionnement a minima des services quand des agents sont eux-mêmes malades, ces renforts ponctuels apportent un peu de souplesse dans la gestion quotidienne des établissements, précise Anne-Laure Sicard, chargée de mission à l’Agence régionale de santé. Il ne s’agit en aucun cas de remplacer des emplois qui seraient non pourvus ; les bénévoles l’ont bien compris. » Ces volontaires font également souffler un vent de fraîcheur apprécié par des équipes ayant dû travailler en vase clos ces dernières semaines.
Créée pour répondre à des besoins urgents et exceptionnels, la plateforme « Prêter main-forte » survivra-t-elle au pic de l’épidémie de Covid-19 ? « On n’en sait rien, indique-t-on à l’ARS. Peut-être qu’après le confinement, elle pourra encore servir à des structures ayant des missions d’intérêt public. À l’avenir, on pourrait aussi avoir besoin de décloisonner, de créer davantage de liens entre les établissements de soin et la population. »
Au plan national, près de 5 000 volontaires se sont inscrits sur la plateforme pour environ un millier de besoins recensés. À noter que certaines missions peuvent s’effectuer à distance (accueil téléphonique, assistance informatique…).
« Même derrière un masque, on voit les sourires ! »
Sylvie Chevrier, 44 ans, est comptable à Cluny (71). En chômage partiel pendant le confinement, elle est venue prêter main-forte à l’EHPAD du centre hospitalier de sa ville. Elle a coordonné l’organisation des visites des familles de résidents.
« Dès le début de la crise, j’ai pris conscience de la gravité de la situation. J’ai ressenti un sentiment d’impuissance assez difficile à vivre. J’ai d’abord participé à quelques actions bénévoles en direction des hôpitaux puis j’ai découvert la plateforme prêter main-forte. Je me suis inscrite un dimanche soir et le lundi matin la directrice de l’hôpital de Cluny m’a appelée. Le Gouvernement venait d’autoriser de nouveau les visites dans les EHPAD. En lien avec le personnel de santé, il fallait quelqu’un pour coordonner la mise en place d’un protocole appliqué par une quinzaine d’autres bénévoles. Après une formation (voir reportage de France 2 ci-dessous), on a commencé à accueillir les familles le mercredi de la semaine suivante.
Cela faisait deux mois que les 130 résidents n’avaient pas pu recevoir de visites [ndlr : aucun cas de covid-19 n’a été recensé dans cet établissement]. Ces dernières se déroulent du lundi au vendredi de 14 h à 18 h. On a besoin de 4 bénévoles pour accueillir les familles, les équiper en surblouses et masques, aller chercher les résidents dans leur chambre, les installer dans la salle d’animation derrière une table et une cloison en plexiglas, puis tout désinfecter. Ça reste très compliqué mais on procure beaucoup de bonheur aux résidents et à leurs proches. Même derrière un masque, on voit les sourires ! Le personnel soignant est aussi très content de nous voir arriver en renfort car il n’aurait pas pu gérer cela tout seul. Dans cette crise, jamais je n’aurais pensé pouvoir me rendre utile dans le monde hospitalier. On a l’impression que c’est un pouvoir que l’on n’a pas. Et en fait, c’est possible : j’ai découvert un super pouvoir ! »
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