On ne comptait encore qu’une petite soixantaine de domaines viticoles jurassiens déclarés en agriculture biologique en 2014. Dix ans plus tard, ils sont 151 à pouvoir brandir le drapeau « AB ».
Avec 40 % de ses surfaces de vignes certifiées en agriculture biologique, le vignoble jurassien fait figure de référence au niveau national. Ses domaines les plus réputés sont pratiquement tous conduits en bio. Un hasard ? Sans doute pas…
Mais face au changement climatique, le vignoble biologique jurassien souffre. Peut-être plus qu’ailleurs. C’est pourquoi le Groupement des Agricultrices et agriculteurs Bio (GAB) du Jura a choisi d’organiser, lundi 17 novembre 2025, une journée de sensibilisation des élus aux problématiques rencontrées par les vignerons.
La rencontre a eu lieu au domaine Overnoy, à Beaufort-Orbagna.
Au programme :
- Un débat sur l’utilisation du cuivre, seul fongicide minéral autorisé en agriculture biologique pour lutter contre le mildiou, une maladie très virulente de la vigne. Or, les conditions d’usage du cuivre se sont durcies cette année : « C’est notre seul produit. Si on nous le restreint, ça va devenir très compliqué de protéger efficacement nos vignes contre la maladie » alerte Guillaume OVERNOY, propriétaire du domaine.
- L’adaptation au changement climatique : le domaine a perdu 90 % de sa récolte l’an dernier. La faute à une période de gel courte mais violente en avril 2024, alors que les bourgeons avaient déjà fait leur apparition. L’occasion pour Sarah PERSIL, vice-présidente de la Région, de rappeler que la Région propose un programme d’aides aux investissements de protection contre les aléas climatiques, via des fonds européens FEADER, mais également sur ses crédits propres.
- L’accès au foncier : victime de son succès, le vignoble jurassien attire de plus en plus d’investisseurs. Des investisseurs qui ne sont généralement guère intéressés par le bio : « 40 % de vignoble jurassien est désormais détenu par des investisseurs, avance Guillaume OVERNOY. Et 30 % des parcelles jurassiennes seront à reprendre d’ici 10 ans. Si elles partent dans les mains d’investisseurs, nous n’aurons bientôt plus beaucoup de vignerons jurassiens pour produire nos vins de terroir. »
Les échanges se sont poursuivis autour d’un verre de l’amitié. Ils nourriront les prochaines discussions avec le Préfet du Jura, programmées en tout début d’année prochaine. Côté Région, Sarah PERSIL a réaffirmé le soutien de la Bourgogne-Franche-Comté à ses filières bio, rappelant qu’elle consacrait plus d’un million d’euros par an à leurs développements.
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