Le réalisateur Florent Bernard déclare sa flamme à sa région natale

Il est connu sous le pseudonyme de FloBer, a cosigné le scénario de célèbres séries humoristiques et réalise son premier long métrage dans notre région… qui est aussi la sienne. Florent Bernard a grandi à Autun, aux portes de Dijon, villes qu’il a choisies pour planter le décor de sa comédie. Portrait.

Il arbore son blouson noir flanqué d’un « La grosse émission Les Nuls », l’œil rivé sur son boitier-caméra et rit silencieusement de ses répliques désopilantes, balancées par trois acteurs en plein enregistrement de leur séquence. Derrière « il », se cache Florent Bernard, alias FloBer, réalisateur-scénariste natif de Saône-et-Loire, fan incontestable de cette célèbre émission télévisuelle humoristique des années 1990, qui a forgé son attrait pour le comique.

Un premier film « très personnel »
Ce jour de mars, toute l’équipe de Florent Bernard est en tournage à Dijon, place des ducs de Bourgogne. Commune que connait bien le trentenaire pour l’avoir arpentée à de nombreuses reprises. Lui, ce gamin bourguignon ayant grandi entre Le Creusot et Autun, de retour dans sa région natale durant quatre semaines, accompagné d’une trentaine de techniciens et une poignée d’acteurs de renom.
Poser ses caméras en Bourgogne Franche-Comté pour son premier long métrage a été une évidence, pour lui. L’avantage de bien connaître les lieux lui a donné la possibilité de choisir tous ses décors. Cette comédie intitulée Nous, les Leroy (produite par Nolita Productions), il la qualifie de « très personnelle ». L’histoire d’un couple à la dérive qui tente de recoller les morceaux lors d’un road-trip en famille.  Les rôles principaux sont tenus par Charlotte Gainsbourg et José Garcia. Ce long-métrage, soutenu par le Conseil régional, est attendu en salles en 2024 et pourrait être présenté à Autun par le réalisateur, à sa sortie. « C'est un film qui parle beaucoup de souvenirs d'enfance. J'y est donc mis une part de moi-même, avec des décors et des lieux que je connais », expliquait le cinéaste lors d’une interview donnée à un journal d’Autun.

Bénévole dans une association d’animaux abandonnés
Peu de choses prédestinaient Florent Bernard au cinéma. Une mère commerçante à Autun, un père paysagiste. Un Bac L obtenu avec douze de moyenne au lycée Bonaparte. Un goût prononcé pour les blagues, les histoires à raconter et les bandes dessinées. Un peu de bénévolat dans une association venant en aide aux animaux abandonnés « Les Amis des bêtes » qu’il n’a pas oubliée lors de son récent tournage, lorsqu’il cherchait un petit figurant à quatre pattes. Un stage de 3e effectué dans le petit cinéma du coin, L’Arletty. Et puis à 18 ans, le départ en région parisienne pour démarrer des études audiovisuelles à la fac, à Marne-la-Vallée. « À l’époque, je n’avais pas du tout en tête de faire une carrière de scénariste. Avec un pote, on s’était dit que si on finissait à filmer des mariages, des anniversaires et des bar-mitsvah, ça nous suffirait », racontait-il dans les colonnes de Télérama, en 2020.

De YouTube à Canal
Son look d’éternel adolescent et son rire facile cachent un brillant parcours dans l’univers de l’humour et du cinéma. Une réussite venue très rapidement, poussée par l’effervescence de YouTube, qu’il a tirée vers le haut avec le collectif Golden Moustache entre 2012 et 2016. En 2015, avec l’un de ses amis, ils inventent le Floodcast, un podcast -parfois réalisé en live- dans lequel le duo invite des artistes et humoristes de tous horizons. Cette même année, il devient scénariste pour la série Bloqués, avec le chanteur Orelsan, diffusée sur Canal+.
La concrétisation arrive en 2019 avec une autre série Canal, La Flamme. Une parodie d’une émission de téléréalité qu’il a coécrite, portée par l’acteur populaire Jonathan Cohen. Depuis, il multiplie les belles collaborations en tant qu’auteur-scénariste pour la scène comme pour le Web.
Son crédo : un style qui mêle humour potache et mélancolie poétique. Ses modèles dans le cinéma ? Judd Appatow, Albert Dupontel, Gaspard Noé ou bien Jan Kounen. Il l’assurait déjà en 2014, lors d’une interview donnée au magazine GQ : « C'est vrai que j'aime la comédie lorsqu'elle ne t'offre pas que des vannes ».

Le réalisateur travaille avec le Bureau d'accueil des Tournages Bourgogne Franche Comté, basé à Avallon (89). Cet organisme à but non lucratif repère des lieux pouvant servir de décor cinématographique et coordonne des tournages en région de films, de documentaires ou de publicités, un total de 380 en 2022.
Pour le territoire, c’est l’opportunité de retombées économiques directes pour l’économie locale (restauration, hôtellerie, etc.) et l’occasion de promouvoir son image en France et dans le monde, à travers le grand écran. Un autocar Mobigo a par ailleurs été mis à disposition pour une séquence tournée dans le véhicule, via Kéolis.

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