Depuis six mois, la Région travaille à la création d’une feuille de route sur les biothérapies. Forte de nombreux atouts, elle espère se faire reconnaitre sur l’échiquier national et même mondial comme un territoire incontournable dans la production des biomédicaments de demain.
C’est une révolution silencieuse qui est à l’œuvre. Le développement des biomédicaments permet de proposer des alternatives thérapeutiques aux molécules chimiques dans le cas de nombreux traitements, comme ceux contre les cancers, les maladies chroniques, ou certaines maladies rares. Aujourd’hui, près de 60 % des investissements dans les nouveaux médicaments concernent les biothérapies, signe d’une mutation profonde du secteur de la santé.
La Bourgogne-Franche-Comté dispose de nombreux atouts pour devenir un acteur clé dans ce domaine d’avenir : des instituts de recherche, des startups, l’Etablissement Français du Sang établi à Besançon, des grands groupes comme Urgo à Dijon …
Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-ComtéJe m’étais rendu compte qu’on avait toutes ces pépites, mais qu’elles travaillaient dans des systèmes parallèles, sans se parler. D’où l’idée de réunir tous les acteurs pour qu’ils travaillent ensemble à la création d’une vraie filière des biothérapies en Bourgogne-Franche-Comté.
Initiée par la Présidente de la Région, avec le soutien de l’Etat, une première réunion des acteurs a permis de rassembler une centaine de personnes en mars dernier, à Dijon. Ensemble, ils ont lancé l’idée de créer une feuille de route sur les biothérapies. Depuis, des groupes de travail se sont constitués. Mardi 24 septembre 2024, ils se sont réunis une dernière fois en plénière, pour valider leurs travaux.
Objectif premier : contribuer à l’émergence de nouveaux biomédicaments produits en Bourgogne-Franche-Comté, à des coûts abordables pour les patients. Pour cela, Marie-Guite Dufay veut s’appuyer sur un autre atout régional : les microtechniques : « C’est l’une de nos forces, dû à notre histoire avec l’horlogerie. Grâce à ce savoir-faire dans le milieu des microtechniques, on aura la capacité d’industrialiser des procédés biotechnologiques. » La Présidente de Région annonce qu’elle débloquera une enveloppe de 15 millions d’euros supplémentaire dans son plan annuel d’investissements pour soutenir les nouveaux projets.
« S’affirmer terre de médicaments de demain »
La feuille de route sera validée en assemblée plénière les 17 et 18 octobre. En novembre, Marie-Guite Dufay prévoit un déplacement à Bruxelles pour la présenter, et pour « placer la Bourgogne-Franche-Comté sur la carte nationale des biothérapies ». Elle s’y rendra en compagnie d’une délégation de chercheurs, d’industriels et d’élus : « en marche groupés pour s’affirmer terre de médicaments de demain » conclue-t-elle.
Sur qui s’appuyer en Bourgogne-Franche-Comté ?
Pour innover et développer les biotechnologies et la médecine de précision, la Bourgogne-Franche-Comté dispose de compétences multiples tout au long de la chaîne de valeur, réparties sur l’ensemble de son territoire. Organisées autour de quatre domaines de spécialisation, elles sont maîtrisées par des entreprises à rayonnement national et international en :
- Thérapies cellulaires & géniques : L’Établissement Français du Sang et ses spin-off comme Adveysia et Carla Biotherapeutics, Urgo (Adhara), Vetoquinol, ABTx, Med Inn Pharma …
- Théranostique (thérapie et diagnostic) : Oncodesign Precision Medicine, Chematech, Pharm’Image …
- Bioactivateurs (produits et services en health techs) : RD Biotech (ADN plasmidique), Diaclone et Covalab (anticorps), Biomnigène (séquençage), Lymphobank, Smaltis, ICTA, Biomaneo, Myxpression …
- Procédés de bioproduction : Cellquest, Ilsa Group, Cellaven, ARDPI, De Dietrich …
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