Mardi 13 novembre, Dijon accueillait la première étape des assises des libertés locales. 80 élus étaient présents pour dénoncer les choix du gouvernement en matière de décentralisation. La grogne monte …
Trop c’est trop. Invités par la Région Bourgogne-Franche-Comté, 80 élus de toutes sensibilités politiques et de chaque strate de collectivités (Mairies, Départements et Région) se sont réunis mardi 13 novembre, à Dijon, pour dire stop. « Ras le bol d’être pris pour des incompétents quand il s’agit de gérer les compétences dont on a la charge », a martelé l’ancien ministre Hervé Morin, aujourd’hui Président de la Région Normandie et Président de l’association Régions de France. Comme lui, Marie-Guite Dufay, François Rebsamen ou encore François Sauvadet ont dénoncé ensemble cette tendance forte à la recentralisation du pouvoir et des décisions à Paris. La Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, qui a avoué « ressentir du mépris », veut pourtant avancer : « depuis que la colère s’est exprimée à Marseille, il s’est passé des choses. Il y a eu un remaniement, deux ministres sont désormais à notre disposition avec Jacqueline Gourault et Sébastien Lecornu. Il y a une volonté de dégel. Mais il faut continuer d’exercer notre vigilance sur plusieurs points. »
Être associé aux décisions, tout simplement
Les élus pointent notamment du doigt trois domaines dans lequel l’Etat devra lâcher du lest : que les élus locaux soient associés aux réformes du gouvernement, notamment lorsque cela les concerne, « pour ne pas réitérer l’exemple de la compétence sur l’apprentissage » a rappelé Marie-Guite Dufay, qui n’a toujours pas digéré la méthode employée pour lui retirer cette compétence historique de la Région. Mais aussi que la décentralisation vive, et que chaque région ait droit à la différenciation, « car on ne peut pas administrer une Région de l’Est qui a subi la désindustrialisation comme une Région de l’Ouest avec ses propres problématiques ». Enfin, les élus souhaitent bénéficier de moyens suffisants pour exercer leurs compétences : « L’Etat doit aux départements un pognon de dingue » a notamment lâché François Sauvadet, reprenant les bons mots du Président Macron, prenant l’exemple de la question des mineurs isolés, pour laquelle l’Etat ne verse que 10% de ce que la situation coûte aux départements.
« On est dans un rapport de force »
Dans la salle, Vincent Leprêtre, maire de la petite commune de l’agglomération dijonnaise de Messigny-et-Ventoux, acquiesce. Mais il s’inquiète : « On est tous d’accord. Mais quels sont nos moyens de pression ? » a-t-il interrogé. « C’est l’union » a tout de suite réagit Marie-Guite Dufay. « Jamais les collectivités locales ne se sont serrées les coudes comme aujourd’hui. On est dans un rapport de force. Tout ce que nous nous sommes dit aujourd’hui va être consigné dans un livre blanc qui sera remis lors du congrès de Versailles, en décembre».
La phrase de conclusion est revenue à Jérôme Durin, conseiller régional, citant Napoléon Bonaparte : « On peut gouverner de loin, mais on n’administre bien que de près ». Espérons que le message sera entendu plus haut…
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