EuroSkills : la France en état de Graz

En anglais, le mot skill signifie à la fois talent et compétence. Mais au regard des EuroSkills, le championnat d’Europe des métiers qui vient de s’achever, on pourrait ajouter d’autres significations à ce terme : l’enthousiasme, la ténacité, l’endurance physique, la résistance au stress, la détermination, le sens de l’effort… Tout ce qu’ont démontré les 400 jeunes professionnels engagés, dont les 30 membres de l’équipe de France et nos quatre représentants de Bourgogne-Franche-Comté : le Nivernais Kevin Joyeux en plâtrerie et constructions sèches, le haut-sâonois Damien Charpentier en boulangerie et le duo dijonnais Adrien Amorosini et Clément Durandeau en intégration robotique.
Ces qualités, ils les ont prouvées tout au long de leur préparation, perturbée et rallongée d’un an par la crise sanitaire. Tous salariés, ils ont dû jongler avec leur emploi du temps et sacrifier une partie de leur vie de famille pour s’entraîner afin d’être prêts le jour J. Et prêts, ils l’ont été, nos quatre mousquetaires de Bourgogne-Franche-Comté. Ils se sont donnés à 200 % dans leurs concours respectifs et n’ont jamais baissé les bras.

Une deuxième place mais pas de médaille d’argent
Alors, bien sûr, à l’issue de la cérémonie de clôture, les résultats n’étaient pas forcément à la hauteur de leurs espérances. Aucun d’entre eux n’est monté sur le podium. Malgré sa deuxième place, Damien Charpentier a dû se contenter d’une médaille d’excellence (délivrée pour un total supérieur à 700 points sur 800). La raison : le report d’un an des EuroSkills a conduit certains candidats à abandonner la compétition. En boulangerie, ils n’étaient que quatre concurrents en lice. Par conséquent, seule une médaille d’or était attribuée. Cruel pour Damien qui malgré les diificultés –il a dû changer plusieurs fois de coach– est resté fidèle à l’équipe de France : « J’aime tellement mon pays qu’il fallait que je sois là ».
Rageante également la quatrième place en intégration robotique. Adrien Amorosini et Clément Durandeau manquent la médaille d’excellence de quelques points. Dans des concours très serrés, ce sont des petits détails qui ont fait la différence. Et que dire de la cinquième place de Kevin Joyeux. Le plaquiste, qui termine avec 698 points, méritait le podium mais les experts en ont décidé autrement.
Pour le reste, les EuroSkills ont plutôt souri aux Bleus. Avec 18 médailles dont cinq en or, la France se classe troisième nation européenne derrière la Russie – qui a fait des WorldSkills un objet de fierté nationale – et l’Autriche, le pays organisateur.