Industrie de la défense : une journée de rencontres prometteuse

La jauge maximale était atteinte depuis trois semaines. C’est dire l’attente des industriels bourguignons-franc-comtois, qui ont répondu en nombre à l’invitation de la Région Bourgogne-Franche-Comté et du sénateur Cédric PERRIN, président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, à participer à la Journée découverte des opportunités de marchés dans l’industrie de la Défense. Programmée dans un contexte particulier de retour dans le débat public des sujets de souveraineté industrielle et d’économie de défense, cette rencontre a suscité l’intérêt des entreprises, qui étaient plus de 330 à être présentes sur le site du 1er Régiment d’Artillerie de Bourogne (Territoire-de-Belfort) ce jeudi 5 juin :

Parmi, les donneurs d’ordres, de grands PDG présents, tels que Nicolas CHAMUSSY, DG de KNDS France (960 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2023), Eric BERANGER, président de MBDA (2,5 milliards d’€ de chiffre d’affaires en 2023) ou encore Pierre-Eric POMMELET, PDG de Naval Group (4,3 milliards d’€ de chiffre d’affaires en 2023). Tous sont venus accompagnés de leurs acheteurs. Plus de 450 entretiens en B to B ont eu lieu sur la journée. De quoi s’ouvrir des marchés : « Nous travaillons déjà avec les grands intégrateurs de la Défense, mais c’est souvent du dépannage technique ; nous avons du mal à enchaîner sur de grosses séries, car nous n’avons pas les bons contacts. J’espère que cette journée pourra nous ouvrir des portes » note Nicolas GANION, fabricant de composants magnétiques chez Tech Power Electronics à Courlaoux (Jura).

Représentant de Mecamachine, basée dans la Nièvre, Sylvain NAVARRO a traversé la région pour se rendre à cette journée. Il espère lui aussi décrocher de nouveaux contrats : « Nous travaillons très peu avec le secteur de la défense. Nous avons pourtant la capacité technique et humaine pour répondre à leurs attentes » explique le spécialiste de l’usinage.

PDG de Naval Group, Pierre-Eric POMMERET a jeté un œil sur sa carte de France avant de débarquer à Bourogne : « Nous sommes sans doute dans le coin de France le plus éloigné du littoral ! » Un fait qui ne l’empêche pas de travailler avec des sous-traitants de Bourgogne-Franche-Comté : « On en compte entre 50 et 60. Nos grands navires développent de la propulsion nucléaire. Nous venons chercher des compétences dans la génération d’énergie, très soutenue ici », précise le dirigeant du groupe de 17 000 salariés. Concrètement, l’entreprise a signé avec Selectarc, basée à Grandvillars (Territoire-de-Belfort), un contrat pour la fourniture du consommable qui servira à assembler les tôles métalliques de la coque du sous-marin nucléaire lanceur d'engin (SNLE) de troisième génération.

« Cette journée est un point de départ » a indiqué Marie-Guite DUFAY, rappelant la récente convention passée entre la Région et le ministère de la Défense, qui prévoit une meilleure coopération pour aider les entreprises régionales à investir ou à modifier leur appareil de production pour répondre aux besoins de l’industrie de la Défense, et à anticiper la question des compétences.