Hyvolution, le salon international de l’hydrogène, a ouvert ses portes à Paris, mardi 29 janvier 2025. Comme l’an dernier, la Région y a installé un pavillon regroupant plusieurs entreprises du territoire. Objectif : être aux côtés de la filière et des industriels, qui désespèrent d’attendre la stratégie de soutien de l’Etat.
Il va falloir encore patienter… Promise depuis plus d’un an par le gouvernement, la stratégie nationale de soutien à la filière hydrogène n’est toujours pas publiée. Les acteurs espéraient la découvrir cette semaine, à l'occasion du Salon Hyvolution, qui rassemble depuis hier plus de 11 000 personnes à Paris. Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci, invité, n’est finalement pas venu.
« C’est dommage car je suis persuadé qu’il y a des choses intéressantes qui doivent en sortir », regrette Philippe Boucly. Le Président de France Hydrogène était présent hier sur le stand de la Région Bourgogne-Franche-Comté, à l’occasion de l’inauguration de son pavillon regroupant une dizaine de sociétés bourguignonnes et franc-comtoises spécialisées dans l’hydrogène.
Dans l’attente du vote du budget de l’Etat qui devrait débloquer la situation, Philippe Boucly reste optimiste, notamment pour la région Bourgogne-Franche-Comté :
Philippe Boucly, Président de France HydrogèneÇa marche très fort en Bourgogne-Franche-Comté ! On a inauguré McPhy en 2024, bientôt Gen-hy, Inocel, Forvia … Il y a des projets aussi sur la mobilité qui se sont concrétisés avec Dijon, Auxerre, Belfort … Je ne sais pas si la Bourgogne-Franche-Comté est le vaisseau amiral de la filière, mais c’est sûr que c’est un des bons éléments de la flotte.
La Présidente de Région Marie-Guite Dufay a également fait le déplacement à Paris. S’adressant aux chefs d’entreprises présents, elle a renouvelé son soutien à une filière qu’elle défend depuis la première heure :
Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-ComtéNous maintenons notre détermination pour que cette filière de l’hydrogène soit un vrai vecteur de développement industriel. Un vrai vecteur de décarbonation, un vrai vecteur de création d’emplois. Nous traversons une période de doute. Je veux dire que la puissance publique que nous représentons ne doute pas. On y croit, on est derrière vous.
Au rayon des nouveautés, Marie-Guite Dufay annonce avoir finalisé la réponse à l’appel à projets pour la création de l’école de l’hydrogène en Bourgogne-Franche-Comté, construit autours de 19 partenaires publics et privés : « On a reçu un bon accueil… Maintenant, il faut que cela se concrétise » espère la Présidente de Région.
Du côté des entreprises, on reste là aussi optimiste. Inocel, le spécialiste dans la création de système de pile à combustible à forte puissance (Belfort) a annoncé un partenariat avec le géant Equans. Ensemble, le groupe veut fournir une solution de génération d’énergie clés en main dédiée aux applications stationnaires. Annoncée l’an dernier sur le même salon Hyvolution, la plateforme de tests et de certification de réservoirs hydrogène Isthy s’installe dans la zone d’activités des Tourelles, à Morvillars. Quant à RH2 (Auxerre), elle a finalisé son procédé de décarbonation de moteurs diesel.
Et puis il y a les nouveaux, qui participent à Hyvolution pour la première fois. Basée à Dijon, mais née il y a 8 ans à Vitteaux, la société Four Data fabrique des capteurs connectés à installer sur des cuves d’un distributeur d’énergie. Ces capteurs, couplés à de l’intelligence artificielle, vont détecter les niveaux de fluide dans chaque cuve. Lorsque celui-ci atteint un certain seuil, il va créer des commandes automatiques de réapprovisionnement.
La société travaille aujourd’hui avec la plupart des distributeurs de combustibles et d’énergie. Elle a décliné sa solution pour le marché hydrogène il y a 20 mois : « L’hydrogène représente aujourd’hui 7 % de notre chiffre d’affaires, explique Emmanuel Bour, Président de la société ; nous sommes présents à Hyvolution pour rencontrer nos clients étrangers et pour nouer de nouveaux contacts. » La première journée a de ce point de vue été riche pour le dirigeant dijonnais : « Nous avons rencontré deux prospects très intéressants : un suisse et un norvégien. » Four Data équipe aujourd’hui 76 remorques à hydrogène.
Jean-Christophe Kazmiersky fait lui aussi ses premiers pas sur le salon Hyvolution. Normal : sa société Buracco, basée à Montceau-les-Mines, n’a pas encore investi le champ de l’hydrogène. Créée en 1887, elle conçoit des vannes industrielles : « Nous pouvons fournir un robinet partout où il y a un fluide, liquide ou gazeux » promet le responsable marketing de la société. Et l’hydrogène alors ? « On s’y intéresse depuis quelques années. Nos produits peuvent s’adapter aux contraintes de l’hydrogène : sa molécule est très petite. Ça soulève des problèmes de porosité, de tenue à l’étanchéité vers l’extérieur. » Jean-Christophe Kazmiersky se dit à l’écoute des industriels, qu’il rencontre à Hyvolution : « Nous sommes ici pour les entendre, pour qu’ils nous exposent leurs besoins et leurs contraintes ; derrière, nous mobiliserons notre cellule technique et R&D pour trouver les bonnes solutions aux bonnes applications. »
Du côté d’Hivelix aussi c’est une première. Créée il y a trois ans, elle vient tout juste d’intégrer la pépinière Témis Innovation, à Besançon. Quatre chercheurs sont à la tête de la jeune startup : trois docteurs en électrochimie et un en mécanique des matériaux. Baptiste Fedi en est le fondateur : « Nous développons des modèles de simulation qui vont permettre de prédire les performances d’un système comme une pile à combustible ou un électrolyseur. En fonction des dimensions, des matériaux, nous sommes capables d’anticiper les performances du système, et ainsi de limiter le nombre d’essais du client. » La société vend aujourd’hui des prestations intellectuelles de recherche. Sur Hyvolution, elle est venue pour se faire connaître et pour identifier de nouveaux partenaires de recherche.
Les étudiants de l’ISAT de Nevers en pole position
Créé en 1991 et rattaché à l’Université de Bourgogne, l’ISAT -Institut Supérieur de l’Automobile et des Transports- est en France la seule école publique d’ingénieurs spécialisée dans les métiers de l’Automobile et des Transports. Au milieu des industriels, le jeunes étudiants nivernais sont les seuls à disposer d’un stand sur le salon. Les futurs ingénieurs travaillent sur un projet visant à équiper des véhicules de course automobile avec un système hydrogène tout en travaillant sur l’optimisation de la consommation d’énergie. Objectif : pouvoir parcourir des centaines de kilomètres avec l’équivalent d’un litre d’essence. Sur Hyvolution, ils espèrent trouver des entreprises qui pourront les aider dans ce défi, notamment en leur fournissant les pièces nécessaires à la construction du moteur hydrogène.
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