Dorian Van Mulukom, chaudronnier de 19 ans, poursuit son apprentissage au sein des Compagnons du Devoir, avec une participation imminente aux sélections des WorldSkills 2025.
Le fracas du métal, le silence du geste
Les étincelles fusent, les tôles gémissent sous la contrainte. Dorian Van Mulukom, 19 ans à peine, se tient là, concentré, le regard rivé sur la pièce qu’il façonne. Dans l’atelier, le vacarme des marteaux et des soudures s’efface derrière la précision du geste. Un mouvement sûr, maîtrisé, le fruit de cinq années passées à dompter le métal.
Tout commence bien avant qu’il n’enfile son premier bleu de travail. Au collège déjà, l’école l’ennuie. Ce qu’il veut, c’est comprendre le monde autrement, le toucher, le transformer. Un reportage sur les Compagnons du Devoir s’impose à lui comme une révélation. Loin des bancs de classe, il découvre un univers où l’apprentissage passe par la main, où l’intelligence du matériau guide chaque décision. « J’avais visité un centre en quatrième, raconte-t-il. Quand est venu le moment de choisir mon orientation, c’est revenu comme une évidence. »
Forger sa route avec les Compagnons du Devoir
À 15 ans, il rejoint les Compagnons et entame un bac pro en chaudronnerie industrielle à Strasbourg. Trois années à apprendre les bases du métier, à polir ses gestes, à apprivoiser le feu et l’acier. Mais ce n’est que le début. Car chez les Compagnons, la formation ne s’arrête pas à l’école : elle se vit sur les routes, au gré des expériences et des rencontres.
Le voilà parti pour le Tour de France, cette tradition séculaire qui pousse les jeunes artisans à parcourir le pays pour se perfectionner. Lyon d’abord, Dijon cette année. Dans chaque ville, un nouvel atelier, un nouveau maître, une nouvelle manière d’aborder la matière. « Ce que j’aime ici, c’est qu’on est plongé dans le concret. On ne se contente pas d’apprendre, on fait. On construit, on expérimente, on rate parfois, mais toujours on progresse. »
L’esprit du compagnonnage, entre rigueur et fraternité
Mais les Compagnons du Devoir, ce n’est pas seulement un apprentissage technique, c’est aussi une communauté. Une fraternité où l’on partage plus qu’un métier : une vision, un mode de vie. Changer de ville chaque année forge l’adaptabilité, la débrouillardise, la capacité à s’intégrer partout. « On se fait des copains un peu partout. Si un jour on a besoin d’un coup de main, on sait qu’il y aura toujours quelqu’un pour répondre. »
Le compagnonnage, c’est aussi une progression rigoureuse. Passer d’apprenti à aspirant, puis prétendre au titre de compagnon, cela se mérite. Chaque étape est validée par la réalisation de pièces techniques et artistiques, des œuvres qui témoignent du niveau atteint. Loin d’être un simple passage de grade, c’est une reconnaissance, un rite de passage dans le monde des artisans d’excellence.
Worldskills, la quête de l’excellence
Dorian Van Mulukom a encore une étape à franchir. Il se prépare activement aux sélections des WorldSkills, la prestigieuse compétition qui met en lumière les meilleurs jeunes artisans du monde, dans l'espoir d'intégrer l'équipe régionale. Un défi de taille, où chaque détail compte, où chaque geste est scruté.
Une épreuve de plus, mais pas une fin en soi. Car au-delà des médailles et des distinctions, Dorian poursuit un autre objectif : celui de devenir compagnon, de s’inscrire dans cette lignée d’hommes et de femmes qui, depuis des siècles, transmettent un savoir-faire, un art, une passion.
Dans l’atelier, les marteaux résonnent encore. Il lève les yeux, observe son travail, ajuste un dernier détail. Puis il se remet à l’ouvrage. Comme toujours. Comme demain.
Rendez-vous les 19 et 20 mars pour assister aux sélections régionales des Worldskills.
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