Vendredi 5 mars 2021, la Région a officialisé la commande de 3 trains à hydrogène, pour un montant de 51,9 millions d’euros. Ils devraient circuler sur la ligne Auxerre – Laroche-Migennes dès 2023.
La Franche-Comté avait mis sur les rails le premier TGV français de l’histoire. C’était en 1978, il sortait tout droit des usines Alstom de Belfort. Quarante-cinq ans plus tard, la Bourgogne-Franche-Comté va conserver son train d’avance : elle fera circuler le premier train mondial bi-mode caténaires / hydrogène, intégrant un écosystème complet basé dans l’Auxerrois. Le bon de commande de trois rames a été signé ce matin à Auxerre, par Marie-Guite Dufay, présidente de la Région et Jean-Pierre Farandou, président – directeur général de la SNCF en présence de Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé de transports, de Henri Poupart-Lafarge, président – directeur général d’Alstom et de Jean-Bernard Lévy, président – directeur général d’EDF.
Des TER Coradia bi-mode électrique et hydrogène
Conçus et fabriqués par Alstom , les futurs TER circuleront dans un premier temps sur la ligne Auxerre – Laroche-Migennes. Ils pourront atteindre une vitesse maximale de 160 km/h et transporteront jusqu’à 220 passagers, pour une autonomie comprise entre 400 et 600 km. C’est un nouveau cap franchi par l’industriel Alstom, qui a déjà mis des trains à hydrogène en circulation, notamment en Allemagne : « Ce train sera plus puissant et sera bi-mode, a expliqué Henri-Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom ; il fonctionnera à l’électricité sous caténaire, et grâce à l’hydrogène lorsque la ligne ne sera plus électrifiée. » Aujourd’hui, près de la moitié des lignes SNCF ne sont pas électrifiées et embarquent des locomotives diesel. Pour Jean-Pierre Farandou, c’est une grande étape franchie en matière de transition énergétique de notre pays :
Pour faire circuler ses trains - les tests auront lieu en 2023 pour une mise en service en 2024 – la Région aura besoin de s’appuyer sur un écosystème complet autour de l’hydrogène. C’est ce qu’elle a trouvé à Auxerre, l’agglomération ayant engagé les travaux de construction de sa future station de production d’hydrogène vert. Elle alimentera les trains, bien sûr, mais aussi la flotte de bus auxerroise, les bennes à ordures ménagères et potentiellement les véhicules utilitaires de flottes privées et publiques : « C’est un projet d’avenir mûrement bâti, s’est félicité Marie-Guite Dufay ; on devient la région pionnière sur cette technologie stratégique. Il y a Auxerre, mais il y a aussi d’autres projets et réalisations hydrogènes à Dijon, à Belfort, à Dole, à Nevers, à Mâcon … Le travail en faveur des mobilités décarbonnées ne fait que commencer. »
Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF« L’hydrogène qui sortira de la station d’Auxerre sera produit à partir de sources renouvelables issues des parcs éoliens et des barrages hydroélectriques du Morvan. Notre avenir énergétique neutre en carbone se construit dès aujourd’hui »
Le futur TER hydrogène, en chiffres :
- 51,9 millions d’euros : l’investissement de la Région,
- 2023 : premières expérimentations,
- 160 km/h : vitesse des rames,
- Entre 400 et 600 km : l’autonomie,
- 220 passagers : la capacité
La ligne des Horlogers carillonne de nouveau
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