Plus d’une centaine de personnes a participé le samedi 8 mars 2025 à un colloque sur le thème de la féminisation du sport et l’accès aux fonctions de dirigeantes au sein de la Ligue de Bourgogne-Franche-Comté de handball. Une journée conclue par le match international féminin France-Allemagne au Palais des sports bisontin.
Sur le terrain, elles ne sont pas bien loin des hommes. Parmi les 20 000 licenciés que compte la Ligue régionale de handball, près de 40% sont des femmes. Pourtant, si elles sont nombreuses à occuper des fonctions de trésorières ou de secrétaires, elles restent encore sous-représentées aux postes d'entraîneuses ou de présidentes. Forte d’une étude menée en amont, l’instance régionale a présenté les résultats de son enquête lors d’un colloque organisé à son siège samedi 8 mars, Journée internationale du droit des femmes. Puis l’ensemble des participants, femmes et hommes confondus issus des clubs et des comités départementaux, ont été invités à réfléchir sur le sujet pour atteindre la parité au sein des instances dirigeantes en conformité avec la loi adoptée le 2 mars 2022 par le Parlement français. Avant de travailler en ateliers et de formaliser leurs engagements personnels et collectifs sur un "arbre à promesses", les participants ont écouté les témoignages inspirants de trois anciennes joueuses de haut niveau : Léa Faye-Terzi, Magali Leplat et Raphaëlle Tervel. Celles-ci ont partagé les difficultés rencontrées lors de leur transition vers des fonctions d’encadrement.
S’affranchir des croyances limitantes
Chacune de ces trois anciennes joueuses a d’abord évoqué les freins au moment de passer de l’autre côté du terrain. « Il faut s’affranchir des croyances limitantes » souligne Raphaëlle Tervel. De son côté, Léa Faye-Terzi observe une évolution : « Depuis dix ans, nous sentons une dynamique sur le sujet. Mais, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. » Un message qui fait écho à l’intervention du président de la Ligue régionale, Marie-Albert Duffait : « Nous poursuivons l’action sur l’accompagnement des femmes dans le handball, notamment dans des fonctions à responsabilités. Nous prenons des engagements à partir d’aujourd’hui pour la mixité et la parité. Les actions à mener seront le fruit d’un échange et je ne doute pas de la pertinence des propositions issues de ce colloque. »
Un soutien régional affirmé
Partenaire de longue date des ligues au travers des Contrats d’objectifs sportif (COS), la Région réaffirme son engagement aux côtés de la dynamique Ligue régionale de handball. Matthieu Guinebert, conseiller régional en charge du sport, insiste. « La Région s’engage. Le mouvement sportif s'apprête à vivre un mouvement sociétal. Il faut favoriser l’engagement des femmes dans le sport, mais aussi dans la société, et créer des conditions favorables pour l’après-carrière ».
En conclusion, il rappelle les mots d’Angela Davis : « Je n'accepterai plus les choses que je ne peux pas changer. Je changerai les choses que je ne peux pas accepter. » Un message fort pour un engagement durable vers plus de mixité et d'égalité dans le sport.
« L’engagement féminin est au cœur des préoccupations de la Ligue »
Président de la Ligue de Bourgogne-Franche-Comté de handball, Marie-Albert Duffait revient sur la tenue du colloque « L’engagement féminin : défis et perspectives » qui s’est tenu le samedi 8 mars, journée internationale des droits des femmes en prélude de la tenue au palais des sports Ghani-Yalouz de Besançon du match amical féminin France-Allemagne.
Marie-Albert Duffait, pourquoi ce colloque sur la féminisation du handball, une discipline sportive où la mixité semble forte ?
« Déjà, je ne considère pas ce colloque sur l’accès aux fonctions dirigeantes comme un lancement. Pour moi, c’est la continuité d’un travail entamé par la Ligue régionale depuis longtemps. Nous avons eu quelques pionnières telle Colette Demouge qui ont poussé le sujet dans le passé. Récemment, il y a eu les quotas mais cette démarche obligatoire ne nous a pas fait avancer plus vite sur le dossier. Cela fait déjà longtemps que nous travaillons avec des femmes à la Ligue et nous avons atteint la parité à une personne près.
Mettre à l’ordre du jour cette thématique vous paraissait essentiel ?
Oui. Ce 8 mars est la bonne occasion de remettre la mixité et la parité au cœur d’un projet. Nous voulions aussi que les hommes entendent des choses. Parce que je pense qu’à tous les niveaux, en clubs, dans les comités ou même à la Ligue, les hommes ne sont pas forcément disposés à entendre des choses. Les femmes ont toujours plus de pression sur leurs épaules, celles qui coaches ou depuis le bord des terrains quand elles arbitrent par exemple. C’est un travail de longue haleine mais il est nécessaire de passer par la tenue d’événements comme celui-ci pour faire avancer cette cause.
En quoi est-ce important pour la Ligue régionale de handball de s’emparer des sujets sociétaux ?
La feuille de route de la Ligue reste le service aux clubs. Alors, il y a certes le côté sportif et la performance. Mais nous ne négligeons pas le volet social avec le sport-santé, la féminisation, l’intégrité ou bien les incivilités. Nous avons lancé un travail sur ce dernier sujet il y a 2 ans et nous y travaillons toujours avec les territoires. C’est un travail commun et de longue haleine. Ce projet ou celui de la féminisation du sport sont en phase avec les aspirations de la Région Bourgogne-Franche-Comté qui reste un partenaire sur lequel nous pouvons compter et qui reste intéressé par ce type de challenge. »
Une question, une demande ? Contactez directement nos équipes !
Nous contacter