Le lycée professionnel Tristan Bernard de Besançon accueillait jeudi 4 avril 2024 la dernière représentation-débat « Ramassage des peurs et des rêves de l’orientation ».
C’est une idée originale surfant sur un thème qui inquiète et agite souvent les familles. Une période quasi universelle, complexe et difficile à appréhender : l’orientation des enfants. Le projet proposé par la Région Bourgogne-Franche-Comté consiste à recueillir les peurs et les rêves de l'orientation des jeunes, des parents, des professeurs, puis de les soumettre à la compagnie Holisco soutenue par la collectivité, embarquée dans l’aventure, qui les restitue tout au long d’une pièce de théâtre improvisée.
Les mots des jeunes transformée en scénettes
Ce samedi 4 avril, Edouard Waminya, Nicolas Moitron et Caroline Schmid se sont produits devant deux classes de seconde bac pro « métiers relations clients » au lycée Tristan Bernard, à Besançon. Avant eux, le lycée Raoul Follereau de Belfort, les collèges Jean Jaurès de Damparis et Roland Dorgelès de Longvic avaient bénéficié de ce privilège.
Les dix boîtes de ramassages des peurs et des rêves déposées quinze jours plus tôt dans les classes, en salle des profs, dans les espaces collectifs ont été ramassées, dépouillées et Holisco a fait le reste. En reprenant les mots des jeunes, tantôt surprenants, rafraichissants ou inquiétants. Avec beaucoup de talent et de sensibilité, un froid réalisme souvent, une pointe d’exagération parfois quand il s’agissait de pointer certains travers du monde des ados. Surtout sans jamais porter de jugement de valeur mais au contraire, en rebondissant sur les émotions, les ressentis, les délires, en passant des messages (« Croyez en vos rêves »), en cassant les préjugés (« Le lycée pro est tout sauf une voie de garage »), en questionnant (« es-tu confiant en pensant à ton avenir »).
Audren a apprécié : « Quand les acteurs nous ont parlé de gravir des montagnes, j’ai bien aimé. Ça représente ce que je dois faire pour revenir vers des études générales, c’est dur mais j’aimerais y arriver. »
Un projet qui fonctionne
Laure Baverel, proviseur adjoint, est satisfaite de la journée : « Lorsque la Région nous a contactés, nous avons tout de suite accepté. En lycée pro, nos élèves, venus d’horizons très divers, sont déjà orientés. Pour autant, le terme orientation fait peur parfois, ou fait rêver. Faire jouer par des professionnels ce qu’ils vivent permet de donner du sens et d’ouvrir le dialogue, de lancer le débat. Les compétences psycho-sociales des élèves ont besoin d’être travaillées. »
En investissant le domaine de l’orientation et de l’information métiers par le jeu, la découverte, les visites et les rencontres, les politiques publiques sortent gagnantes. Les jeunes également, eux qui doivent vivre avec une certaine pression à cette période charnière de leur vie.
D’autres actions innovantes
Avant de voir le jour, le projet « Ramassage des peurs et des rêves de l’orientation » a été peaufiné par un groupe de travail constitué des autorités académiques de l’Education nationale, des délégués académiques régionaux de l’Accueil, de l’Information de l’Orientation (DRAIO), de la secrétaire générale adjointe académique, de la Direction régionale académique de la formation initiale et continue (DRAFPIC), de chargés de mission et cheffes de service de la Direction de l’Orientation et des Parcours Professionnels (DOPP) de la Région Bourgogne-Franche-Comté, de la Directrice régionale de l’ONISEP, des principaux des collèges de Dorgelès de Longvic et Jaurès de Damparis et du Laboratoire de l’innovation publique.
D’autres actions sont en cours : un serious play autour de la connaissance de soi via la construction de figures en Lego et la création d’un jeu de carte de l’orientation.
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