La littérature est dans la rue

Gestionnaires des lycées, les régions ont un rôle pédagogique essentiel à jouer pour donner ou redonner goût à la lecture aux jeunes. C’est le but de « L’échappée littéraire », organisée par la Région Bourgogne-Franche-Comté depuis 2016. Chaque année, 30 classes de 30 lycées différents sont chargées de lire quatre romans et quatre BD soigneusement sélectionnés par un comité de sélection. 800 élèves sont embarqués dans cette aventure littéraire. Ils votent ensuite pour élire leur auteur ou leur autrice préférée. Les résultats ont été dévoilés jeudi 9 juin 2022 à Dijon, à l’issue d’une cérémonie originale : à la traditionnelle remise des prix classique en salle, les organisateurs ont préféré offrir aux élèves une déambulation dans les rues dijonnaises, ponctuée d’arrêts littéraires.

C’est Enola, élève au lycée agricole Olivier de Serres (Quetigny), qui a « ouvert le bal » square des Ducs, en interprétant a capella une chanson adaptée du roman « Comme des bêtes », de Violaine Bérot. La colonie s’est ensuite déplacée place du théâtre, place de la Libération, à la librairie Gilbert-Joseph, pour terminer à l’Hôtel de Région, boulevard de la Trémouille. A chaque arrêt, était proposée une lecture, une danse, une chanson… en lien avec les œuvres étudiées durant l’année :

Lily est en seconde au lycée Henri Moisand, à Longchamp. Avec une quinzaine d’élève de sa classe, elle a dansé le flamenco au centre de la place de la Libération : « C’était un clin d’œil à Marie-Charrel, l’autrice du roman « Les danseurs de l’Aube » ; raconte la jeune élève ; c’était notre roman préféré à toute la classe. Un roman rempli de passion, avec un esprit artistique qui nous a inspiré cette danse. »

Le palmarès de l’édition 2022 de « L’échappée littéraire » a été dévoilé dans la soirée. Les élèves ont choisi d’honorer deux autrices : Cy, pour sa bande dessinée « Radium Girls », racontant le destin de ces jeunes américaines sacrifiées sur l’autel du progrès technique dans les années 20, alors qu’elles travaillaient dans les usines de peintures au radium. Et Violaine Bérot, qui signe le roman « Comme des bêtes », dans lequel elle interroge ses jeunes lecteurs sur leur acceptation des différences et le rapport de l’homme à la nature.

Cy réside en région parisienne. L’autrice de BD était particulièrement touchée par l’obtention de son prix : « C’est hyper agréable de se confronter à des lycéens. Les retours qu’ils m’ont faits et qu’ils ont fait aux autres auteurs sont géniaux, leurs questions souvent plus pertinentes que celles des journalistes ! Ils éclatent tous les stéréotypes que nous pouvons avoir sur eux, les « jeunes » comme on les appelle ».