Guillaume Mateuil élève des vaches en AOP « Bœuf de Charolles » depuis bientôt 20 ans. Il pratique l’engraissement à l’herbe, sans compléments alimentaires.
Soixante-dix bêtes, pas plus. C’est la limite que s’est fixé Guillaume Mateuil, éleveur de charolais à Oudry (71). « Pour faire de la qualité, on ne peut pas faire de la quantité » justifie-t-il. Installé depuis bientôt 20 ans dans le berceau de la race charolaise, l’agriculteur revendique la qualité de son terroir. Pour lui, c’est le mariage du sol et des animaux qui fait l’excellence : « On a de l’or, non pas dans les mains, mais sous nos pieds, aime-t-il à dire. De l’or vert. » Une qualité d’herbe unique, riche en azote, qui lui a inspiré de nouvelles méthodes de travail : « cela fait maintenant plusieurs années que je me calque sur le cycle de l’herbe, afin d’en exploiter tout son potentiel. » Guillaume n’hésite pas à lâcher ses vaches au pré dès la fin du mois de février, alors que d’autres les gardent encore au chaud : « les animaux valorisent le peu d’herbe qu’il y a avec du foin à côté. C’est moins violent que le passage du 100 % foin au 100 % herbe. »
De l’herbe, de l’herbe et encore de l’herbe !
L’éleveur prend autant soin de ses animaux que de ses prairies. Il apporte 120 tonnes de fumier de ferme sur les 120 hectares de pré qu’il exploite. Et il pratique le pâturage tournant, laissant les parcelles se régénérer tout en offrant à ses animaux une qualité et une quantité d’herbe toujours constante. « Entre avril et juin, elles prennent 1,3 kg par jour. Uniquement grâce à l’herbe, sans aucun autre apport. » L’engraissement à l’herbe lui permet d’obtenir, in fine, une viande plus gouteuse : « Dans le bœuf, c’est le persillé (le gras, NDLR) qui fait la qualité. L’herbe a cet avantage de donner du persillé qui va se loger à l’intérieur des fibres. Le gras ne se fixe pas autour des os. »
Economiquement, Guillaume Mateuil s’y retrouve : en supprimant les compléments alimentaires, il estime faire une économie de 10 000 à 15 000 € par an : « C’est tout bénef, conclut-il ; c’est certes un peu de travail, notamment dans la gestion des parcelles, mais on s’y retrouve vite sur tous les plans ». On peut difficilement le contredire : habitué du salon international de l’agriculture, il y rentre chaque année avec un prix où des honneurs ; en 2019, il a même décroché le premier prix de qualité bouchère avec l’une de ses vaches. Engraissée à l’herbe, bien entendu.
Trois jours après, une assemblée dédiée à Nathalie Leblanc
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