En 2035, il ne sera plus possible d’acheter un véhicule neuf à moteur essence ou diesel en Europe. Les constructeurs et les sous-traitants automobiles doivent d’adapter. Vite. Trop vite pour certains. L’Etat et la Région ont choisi de tout faire pour aider la filière à passer le cap.
Le 9 mars dernier, l’Etat et la Région dévoilaient leur plan pour soutenir la filière automobile, en pleine mutation. Trois mois plus tard, Marie-Guite Dufay et Fabien Sudry se retrouvaient à Pays-de-Clerval, dans le Doubs, pour un point d’étape. La Présidente de la Région et le préfet de Région ont réuni leur comité de pilotage au sein de l’entreprise STREIT Mécanique : « L’objectif, c’est d’aller voir tous les dirigeants des entreprises que nous avons identifiés comme acteur de la filière automobile, détaille Marie-Guite Dufay ; il y en a 400. On en a déjà vu 55. » Le préfet complète : « On fait un travail de diagnostic, et derrière, on enclenche des actions concrètes pour accompagner les entreprises et les aider à passer du moteur thermique au moteur électrique. » En trois mois, ce sont 2,9 millions d’euros qui ont déjà pu être débloqués pour accompagner les premières entreprises.
L’enjeu de la diversification
Streit Mécanique fait partie des bénéficiaires. L’entreprise est spécialisée dans la fabrication de composants mécaniques en fonte, en acier et en aluminium. Elle réalise 80 % de son chiffre d’affaires dans le secteur de l’automobile. « On n’avait pas l’habitude de solliciter l’Etat ou la Région, avoue Rémy Barthelme, PDG du groupe ; on a vu arriver cette opportunité au moment de la crise sanitaire, que l’on a réussi à passer tant bien que mal. Et maintenant, c’est la guerre en Ukraine qui ralentit notre plan de rebond. » La société a pu bénéficier 2,4 millions d’euros de crédits Etat-Région, dont 1,9 million d’euros de France Relance : « C’est un vrai coup de pouce pour accompagner notre plan d’investissements de 18 millions d’euros que l’on prévoit dans les quatre années à venir, souffle Rémy Barthelme ; ce soutien de l’Etat et de la Région, ça rassure, ça montre que l’on est entendu. Derrière, ce sont 250 salariés et 250 familles qui peuvent voir l’avenir plus sereinement. »
La société a déjà pris le virage de l’électrique et de la diversification : « En deux ans, tout s’est accéléré ; on a démarché, on a été démarché. On a de nouveaux clients japonais, belges, anglais. Tous travaillent autour du moteur électrique ou hydrogène. » STREIT Mécanique s’est également diversifié en se tournant vers de nouveaux secteurs, comme l’agriculture, les poids-lourds, l’aéronautique. La société espère ramener son chiffre d’affaires lié au moteur thermique à 30 % d’ici trois ans. « C’est un bel exemple de réussite, avec une double diversification : la décarbonation d’un côté, et la recherche de nouveaux débouchés de l’autre », a salué Marie-Guite Dufay. Un bel exemple à suivre.
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